Hakanai Sonzai #4 © photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.
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Visite de l’exposition « Portrait éphémère du Japon – photographies de Pierre-Elie de Pibrac » au musée Guimet

Cet automne, le musée Guimet met à l’honneur la toute dernière série de photographies de Pierre-Elie de Pibrac, « Hakanai Sonzai » (traduction : Je me sens moi-même une créature éphémère), réalisée lors d’un long séjour au Japon. L’exposition immersive nous plonge dans le quotidien du pays du soleil levant.

Un panorama du Japon contemporain

Ce projet immersif mené par Pierre-Elie de Pibrac est le résultat de plusieurs années de maturation. Il a passé huit mois au Japon pour réaliser sa série de photographies, comprenant des paysages, des portraits et des scènes de la vie quotidienne. L’artiste opte pour des formats variés, du plus petit cliché à la photographie monumentale, parfois en couleurs, ou bien en noir et blanc, en argentique ou en numérique. Il donne ainsi un large panorama du Japon, où la nature détient une place centrale.

Vue de l'exposition Portrait éphémère du Japon au musée Guimet en septembre 2023
Vue de l’exposition Portrait éphémère du Japon au musée Guimet en septembre 2023 © Troian Leroy

Découvrir le Japon à travers des expériences singulières

Pierre-Elie de Pibrac s’intéresse aux personnes qui n’ont pas toujours l’occasion de s’exprimer. À travers l’exposition, il leur propose de partager leur expérience, de montrer comment ils cherchent leur voie au Japon, au sein d’une société profondément collective où il peut être difficile d’affirmer son identité. Pierre-Elie de Pibrac se plonge dans leur intimité, leur quotidien et leurs peurs de sorte à mieux comprendre la société japonaise.

Hakanai Sonzai #6
© photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.
Hakanai Sonzai #6 © photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Cuba, Tokyo et Israël

Ce travail s’inscrit dans une trilogie. En effet, l’artiste a réalisé une première série de photographies à Cuba, et une troisième série clôturera cette trilogie en Israël à partir de 2024. Pour chacune de ses séries, Pierre-Elie de Pibrac part avec sa famille pour vivre aux côtés de ses modèles, et entretient une correspondance riche et abondante sur de longs mois. Il crée ainsi un lien de confiance avec eux.

Par exemple, il a vécu avec Tukuya, que vous découvrirez en détail dans le premier espace de l’exposition. Tukuya a survécu à Fukushima et évoque avec Pierre-Elie de Pibrac le déracinement qu’il a vécu après la catastrophe. L’exposition est enrichie par des témoignages audio de Tukuya, donnant au visiteur le sentiment d’être en sa présence.

Vue de l'exposition Portrait éphémère du Japon au musée Guimet en septembre 2023
Vue de l’exposition Portrait éphémère du Japon au musée Guimet en septembre 2023 © Troian Leroy

Une belle programmation, une immersion réussie, mais trop peu de texte

La programmation autour de l’exposition est l’un des points forts. Le musée propose des visites guidées ainsi qu’une rencontre avec Pierre-Elie de Pibrac, qui aura lieu le 18 novembre 2023. Les équipes du musée ont également créé plusieurs podcasts en collaboration avec l’artiste. Il sont disponibles grâce aux QR code placés au fil du parcours de visite.

L’aspect immersif de l’exposition est un autre point très appréciable qui nous permet de découvrir le Japon d’une nouvelle manière. L’immersion est permise par la dimension monumentale des photographies et par les dispositifs audio qui leur sont associés. Plus qu’une exposition de photographies, c’est un véritable voyage au Japon que nous propose Pierre-Elie de Pibrac et le musée Guimet. 

Toutefois, assez peu de texte accompagne les photographies tout au long de l’exposition. Le livret offre des explications intéressantes, mais davantage de médiation écrite aurait été appréciable, notamment pour présenter plus en profondeur les photographies.

Hakanai Sonzai #2
© photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.
Hakanai Sonzai #1 © photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Le coup de cœur de Troian

De toute l’exposition, la photographie qui m’a le plus marquée est « Hakanai Sonzai #1 ». Elle évoque la sensation de solitude et de dépaysement. La figure blanche qui se détache dans ce paysage boisé s’apparente à une apparition fantomatique qui interpelle le visiteur. Avec cette œuvre, Pierre-Elie de Pibrac rappelle l’omniprésence de la nature dans la société japonaise. Une nature à la beauté troublante, mais fragile, où la notion d’éphémère est fondamentale.

Informations pratiques

Du 30 septembre 2023 au 15 janvier 2024

Musée national des arts asiatiques – Guimet

6 place d’Iéna 75116, Paris

Dans la rotonde du deuxième étage

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