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Huit livres à découvrir cet été

L’été est enfin arrivé ! C’est l’occasion idéale de vous soumettre une sélection de livres de poche à emmener avec vous en vacances. Pour éviter de trop alourdir vos valises, je me suis assurée que les romans de cette liste soit tous au format poche. Bonne lecture !

Le pays des autres, Leïla Slimani
Le pays des autres, Leïla Slimani

1. Le pays des autres, Leïla Slimani

Ce roman, premier tome d’une trilogie, figure au sommet de ma pile à lire pour l’été ! J’aime beaucoup l’écriture très incisive de Leïla Slimani, journaliste et autrice franco-marocaine. Ses deux premiers livres m’ont transportée, et d’après les avis que j’ai pu lire, Le pays des autres est tout aussi saisissant. Il nous entraîne dans une saga familiale dans le Maroc des années 40, où les problématiques coloniales sont centrales. Nous suivons l’histoire d’un couple mixte, composée de Mathilde, une Alsacienne, et d’Amine, un Marocain. Ils partent vivre au Maroc, et dès lors, ils sont confrontées aux tensions liées au colonialisme et à l’émancipation féminine. Ce premier tome retrace dix années de la vie du couple. Nous pouvons en découvrir davantage dans les deux tomes suivant : Regardez-nous danser, et J’emporterai le feu.

Conversations entre amis, Sally Rooney
Conversations entre amis, Sally Rooney

2. Conversations entre amis, Sally Rooney

Des émotions fortes, des relations humaines complexes et des histoires d’amours cruellement réalistes : c’est la promesse que nous fait Sally Rooney à chacun de ses livres. Conversations entre amis, premier roman de l’autrice irlandaise, tient bien sûr ces promesses. Elle nous emmène à Dublin, où Frances et Bobbi, d’anciennes amantes, tentent de trouver leur place dans la capitale. Poètes et performeuses, elles évoluent dans le monde de la scène artistique. Tout bouscule pour elles quand elles rencontrent un couple plus âgé, Mélissa est Nick, à l’occasion d’une lecture. Au fil du roman, leur relation devient plus complexe, en particulier à cause de la liaison brûlante entre Frances et Nick. La confusion de leur sentiment les poussent à se questionner sur leur amour, sur leur vie et sur le monde qui les entoure.

Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro
Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro

3. Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro

Bien différents des deux livres précédemment cités, Auprès de moi toujours est un roman d’anticipation écrit par Kazuo Ishiguro, prix Nobel de Littérature (2017). Nous explorons la relation aussi conflictuelles que touchantes de Kath, Ruth et Tommy, tous trois élèves à Hailsham. Cette école apparait au premier abord comme un établissement d’exception, où tout est conçu pour assurer le bien-être des pensionnaires. Mais sous cette apparence idyllique se cache une vérité cruelle : les élèves sont tous amenés à donner leurs organes vitaux. Malgré le drame qui se joue, l’histoire explore avant tout les liens forts qui unissent les trois personnages principaux. Kazuo Ishiguro nous invite à l’empathie et surtout, il questionne la notion d’humanité. Qu’est-ce qui définit réellement l’humanité d’une personne ? Sa capacité à aimer ? À créer ? À se préoccuper des autres ? À vous d’en juger.

Une chambre à soi, Virginia Woolf
Une chambre à soi, Virginia Woolf

4. Une chambre à soi, Virginia Woolf

Si vous cherchez un livre court, à lire en une ou deux après-midi, celui-ci est parfait pour vous ! Une chambre à soi est un essai écrit par Virginia Woolf, femme de lettres d’origine anglaise. Pour la rédaction, elle s’est inspirée d’une série de conférences qu’elle a donnée durant l’automne 1928 au sein de deux universités réservées aux femmes. Le thème porte sur la place des écrivaines en Angleterre. Virginia Woolf s’intéresse plus particulièrement aux facteurs sociaux et économiques qui ont longtemps empêché les femmes de mener à bien des carrières littéraires ou artistiques. Comparées aux hommes, les femmes voyagent moins facilement, accèdent moins aux études supérieures, s’occupent davantage du foyer et des enfants, et par conséquent, bénéficient de moins de temps pour se consacrer à l’écriture. Ce livre occupe une place cardinale dans la littérature féministe, notamment pour son caractère pionnier dans ce domaine.

La vie mensongère des adultes, Elena Ferrante

5. La vie mensongère des adultes, Elena Ferrante

Elena Ferrante est plus connue pour sa série L’Amie prodigieuse, immense best seller vendu à plusieurs millions d’exemplaires. Toutefois, c’est une autre de ses oeuvres que je vous propose de lire, un peu moins connu, mais tout aussi captivante : La vie mensongère des adultes. À l’image de L’Amie prodigieuse, nous sommes immergées dans la vie italienne. Nous suivons l’histoire de Giovanna, âgée de douze ans. Elle est captivée par sa tante, Vittoria, vilipendée par le reste de la famille. Afin d’apprendre à la connaître, Giovanna la rejoint dans les quartiers populaires de Naples où elle découvre un tout nouveau monde. Tout ce qu’elle pensait connaître de l’univers des adultes disparaît. En compagnie de sa tante, elle tente de mieux comprendre sa ville et surtout, d’y trouver sa place.

Corps et biens, Robert Desnos
Corps et biens, Robert Desnos

6. Corps et biens, Robert Desnos

Ce recueil de poèmes est de loin mon préféré ! C’est le genre de recueil qu’on déguste petit à petit, en lisant un poème par ci, un autre par là. Certains poèmes sont de véritables classiques. Vous avez déjà sûrement lu ce vers très célèbre : « J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. ». Robert Desnos nous parle d’amour, de tendresse, de rêves, de merveilles, et ce avec une fabuleuse spontanéité. Il ne respecte pas les règles très strictes de la versification, et se laisse au contraire porter par sa plume pour livrer de puissantes émotions.

Juste pour le plaisir, voici mon passage préféré de Corps et biens :

« J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes, et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran de ta vie.»

Paradis Perdu, Éric-Emmanuel Schmitt
Paradis Perdu, Éric-Emmanuel Schmitt

7. Paradis Perdu, Éric-Emmanuel Schmidt

Paradis Perdu est le fruit d’un projet unique mené par l’Académicien Éric-Emmanuel Schmitt. Il narre l’histoire de l’humanité, du Néolithique jusqu’à nos jours, sous la forme d’une série de romans. Paradis perdu est le premier tome de cette série en huit volumes. Nous faisons la rencontre de Noam, héros de ce fabuleux voyage à travers le temps. Né il y a plus de 8000 ans, il vit au sein d’un village aux apparences paisibles et paradisiaques. Sa vie change le jour où Noura, une jeune femme venant d’un autre village, s’installe dans la cité. Noam est immédiatement fasciné. Toutefois, une menace plane sur sa communauté : le Déluge. Noam doit alors faire face à cette catastrophe, à ses sentiments pour Noura, et à son propre destin.

Quartier Lointain, Jirô Taniguchi
Quartier Lointain, Jirô Taniguchi

8. Quartier lointain, Jirô Taniguchi

Je conclus cette liste de recommandation par un manga profondément humain et touchant ! Jirô Taniguchi pose une question universelle, que nous nous sommes tous posés un jour où l’autre : que ferions-nous si nous avions l’occasion de remonter le temps pour changer la trajectoire de notre vie ? C’est justement ce qui arrive au protagoniste, Hiroshi, 48 ans, père de famille. Lors d’un séjour inattendu dans son village natal, il voyage accidentellement dans le temps pour revenir à ses 14 ans. Ses parents sont toujours en vie, il doit retourner au collège, et a dès lors l’occasion de prendre des décisions qui pourraient sauver sa famille d’un tragique destin.

Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy
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Une visite au musée Bourdelle

À Paris, dans le 15e arrondissement, le musée Bourdelle est consacré à l’Oeuvre du sculpteur français Antoine Bourdelle (1861-1929). Il est précisément situé dans la maison-atelier où l’artiste a vécu et travaillé. Le parcours se veut immersif, de sorte à mieux appréhender le quotidien de l’artiste, mais aussi ludique. Il est autant pensé pour les adultes et les enfants, tous invités à découvrir les techniques de création de l’artiste ainsi que ses grands chefs-d’oeuvre.

Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy
Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy

L’histoire du musée

Antoine Bourdelle s’est formé très jeune à la menuiserie et à l’ébénisterie auprès de son père. Rapidement, il démontre un véritable talent pour sculpter le bois. Il complète cette première expérience par des cours de dessins, puis, à l’âge de 23 ans, il s’installe à Paris pour étudier auprès d’Alexandre Falguière (1831-1900). Il emménage alors dans un logement au 16 impasse du Maine, aujourd’hui connue comme la rue Antoine Bourdelle. Dans l’impasse, plusieurs ateliers d’artistes se côtoient, plus particulièrement ceux du sculpteur Jules Dalou (1838), ainsi que du peintre Eugène Carrière (1849-1906). Antoine Bourdelle exécute ses grands chefs-d’oeuvre dans sa maison-atelier, et à la fin de sa vie, il émet le désir de créer un musée. Après son décès, en 1929, le lieu est mis en vente. Cléopâtre (1972-1882), sa seconde épouse, et Rhodia (1911-2002), sa fille, parviennent à acquérir la maison-atelier et proposent par la suite de la donner à la ville de Paris français afin de la transformer en musée. Vingt ans après la disparition d’Antoine Bourdelle, le 4 juillet 1949, le musée Bourdelle y ouvre enfin ses portes. Il fait aujourd’hui encore partie des 14 musées de la ville de Paris.

L'atelier d'Antoine Bourdelle © Troian Leroy
Les ateliers d’Antoine Bourdelle © Troian Leroy

Les ateliers d’Antoine Bourdelle

De tout le musée, les ateliers d’Antoine Bourdelle sont de loin les espaces les plus immersifs. Il s’agit des ateliers dans lesquels le sculpteurs a travaillé à partir de 1885. Il y reste près de 44 ans, jusqu’à son décès en 1929. Les ateliers nous donnent un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler son quotidien. Antoine Bourdelle pouvait admirer l’ensemble de son atelier depuis la mezzanine, sur laquelle il a installé une vitrine servant à stocker ses oeuvres de petits formats. Celles de plus grands formats restent au premier niveau, de par leur poids trop important. Par ailleurs, le mobilier et les boiseries sont tous d’origine, de sorte à restituer au mieux l’atmosphère de l’atelier tel qu’Antoine Bourdelle l’a connu. Afin d’assurer une bonne préservation des espaces et des oeuvres exposées, la maison-atelier d’Antoine Bourdelle a fait l’objet d’une importante rénovation entre 2020 et 2023. Cette rénovation a notamment permis de consolider le bâtiment et de restaurer les oeuvres.

Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy
Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy

Le grand hall

Aussi connue comme le hall des plâtres, le grand hall se présente comme une vaste galerie, haute de plafond, permettant d’exposer les plâtres monumentaux d’Antoine Bourdelle. Il est inauguré en 1961, soit plus de dix ans après l’ouverture du musée. Il reste toutefois fidèle à la vision du sculpteur qui avait exécuté plusieurs esquisses du hall dans son projet de musée. Aujourd’hui, vous pouvez y découvrir une sélection des chefs-d’oeuvre d’Antoine Bourdelle en plâtre, mises en valeur par la lumière zénithale. Les plâtres sont des modèles monumentaux destinées à être retranscrits dans une oeuvre définitive en bronze, matériaux plus noble. Ils nous permettent de mieux cerner la technique de l’artiste, et l’ensemble de son processus de création au sein de son atelier. Parmi ces modèles en plâtre se trouvent notamment l’Héraklès archer (1909), la Pénélope (1912) ou encore le Centaure mourant (1914) dont vous retrouvez les versions en bronze dans le jardin du musée.

Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy
Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy

Les jardins

Le musée Bourdelle possède deux jardins différents : le jardin sur rue, donnant sur la rue Antoine Bourdelle, et le jardin intérieur, situé de l’autre côté des ateliers. Ces jardins font parties intégrantes d’une visite au musée. Ils vous accueillent dès votre arrivée et vous invitent à admirer les oeuvres en bronze, parfois bien cachées dans la végétation. Je vous recommande notamment de les visiter durant le printemps et l’été, quand les arbres sont en fleurs et qu’il fait suffisamment beau pour profiter des sièges mis à votre disposition. Comme mentionné précédemment, de nombreuses sculptures en bronze ont été créées à partir des modèles en plâtre exposés dans le grand hall. Ouvrez bien les yeux pour réussir à faire les liens entre les oeuvres.

Héraklès archer © Troian Leroy
Héraklès archer, Antoine Bourdelle, 1909, bronze © Troian Leroy

Le coup de coeur de Troian

L’Héraklès archer, conçu en 1909, est l’oeuvre du musée qui m’a le plus marquée. Sur la photo ci-contre se trouve la version finale de l’oeuvre en bronze. Son modèle en plâtre est présentée dans le grand hall. L’iconographie est tirée de la mythologie grecque, plus précisément des douze travaux d’Héraklès. À l’aide d’un arc et de flèches, il a pour objectif de tuer les oiseaux du lac Stymphale qui sèment la terreur en Arcadie. Antoine Bourdelle a sculpté l’oeuvre à partir d’un modèle vivant, de sorte à rendre avec le plus de justesse l’anatomie en mouvement. La sculpture est une commande de Gabriel Thomas (1854-1932), un riche financier amateur d’art. À l’origine, il ne devait être tiré qu’un seul exemplaire en bronze destiné à la demeure du financier, située à Meudon. Toutefois, Antoine Bourdelle présente un seconde version de l’Héraklès archer au salon de la Société nationale des beaux-arts en 1910, et rencontre alors un franc succès. Il décide donc, avec l’aval de Gabriel Thomas, d’en exécuter d’autres exemplaires, aujourd’hui conservés dans plusieurs musées du monde entier.

Informations pratiques :

  • 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
  • Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
  • Les collections permanentes sont gratuites
  • Accessibles aux personnes à mobilité réduite

Affiche du Festival d'histoire de l'art
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Le vrai et le faux : découvrez la programmation de la 14e édition du Festival de l’Histoire de l’art

Comme chaque année depuis 2011, le Festival de l’Histoire de l’Art se déroule au château de Fontainebleau, organisé en collaboration avec le ministère de la Culture et l’Institut national d’histoire de l’art. Le thème de cette nouvelle édition est « Le vrai, le faux ». Vous pourrez découvrir ce vaste sujet à travers des débats, des conférences, des expositions ou encore des expositions au sein du château du 6 au 8 juin.

3 jours pour découvrir le vrai et le faux

La question du vrai et du faux est centrale dans l’histoire de l’art, et le Festival s’en empare afin de l’explorer dans toute sa complexité. Plusieurs évènements aborderont notamment la contrefaçon et le rôle des faussaires au sein du marché de l’art. La contrefaçon a pour objectif de tromper, elle reproduit une oeuvre en la faisant passer pour un original. Au contraire, la copie reproduit elle aussi une oeuvre, mais elle ne s’inscrit pas dans une volonté de tromper. Il peut s’agir d’une démarche artistique, d’une citation, d’un hommage à un artiste. Savoir différencier la contrefaçon et la copie est primordiale. En parallèle de ces deux thématiques, d’autres interventions se voudront plus techniques et reviendront sur les restaurations anciennes qui ont nui à la vérité historique des oeuvres, remettant ainsi en question leur authenticité. D’autres thématiques font échos à l’actualité ; vous pourrez ainsi assister à des débats autour des intelligences artificielles et les enjeux éthiques qu’elles soulèvent.

Le Baiser, Gustav Klimt, 1908-1909, Palais du Belvédère à Vienne

L’Autriche, pays invité du Festival

Après le Mexique en 2024, c’est l’Autriche qui est mise à l’honneur. Ce pays a joué un rôle cardinal dans l’histoire de l’art européenne, depuis la Vénus de Willendorf, icône néolithique, jusqu’à la brillante carrière de Gustav Klimt (1862-1918), sans oublier la puissante cour des Habsbourg qui a favorisé l’émulation culturelle et la diffusion des savoirs. Pour célébrer la diversité des arts autrichiens, le Festival accueille une délégation composée d’artistes, de conservateurs, de chercheurs et de cinéastes. Leurs interventions se veulent interdisciplinaires : histoire culturelle, politique, religieuse, scientifique, sociale… C’est un véritable voyage en Autriche, de la Préhistoire à nos jours, que vous aurez l’occasion de découvrir.

Affiche du Festival d'histoire de l'art
Affiche du Festival d’histoire de l’art

Quelques évènements à ne pas manquer

Près de 250 évènements auront lieu durant le week-end. Il y en a pour tous les goûts, et à destination de tous les publics, autant les spécialistes que les néophytes. Ci-dessous, je vous propose une brève sélection d’interventions à ne pas manquer. Pour plus d’informations, retrouvez l’intégralité du programme sur le site internet du Festival.

Conférence : Les sciences au service du patrimoine, carte blanche au C2RMF, à 14h le vendredi 6 juin dans la cour Ovale

Table ronde : Sens et enjeux de la recherche de provenance, à 14h le vendredi 6 juin dans le quartier Henri IV

Conférence : La Kunstkammer de Rodolphe II à Prague : repenser la notion de curiosité au début de l’époque moderne, à 17h le vendredi 6 juin dans la salle des Colonnes

Dialogue : Camille Claudel face au marbre, à 17h30 le vendredi 6 juin dans la cour Ovale

Conférence : L’authenticité en question. Restaurations et restitution d’un état historique au château de Fontainebleau, à 10h le samedi 7 juin dans la salle des Colonnes

Concours : Ma thèse en histoire de l’art et en archéologie en 180 secondes, à 14h le samedi 7 juin dans la cour Ovale

Dialogue : Quand la médecine se cache au musée. Diagnostiquer des maladies de la peau à travers des oeuvres, à 10h le dimanche 8 juin dans le quartier Henri IV

Visite guidée : Le jardin de Diane et la galerie des Cerfs, à 11h le dimanche 8 juin

Projection-rencontre : Favoriten, par Ruth Beckermann, à 14h15 le dimanche 8 juin au Cinéma Ermitage

La Sainte Famille à l'escalier, Nicolas Poussin, (1648), Cleveland Museum of Art
La Sainte Famille à l’escalier, Nicolas Poussin, (1648), Cleveland Museum of Art

Le coup de cœur de Troian

S’il y a bien une conférence à ne pas manquer, c’est celle donnée par Pierre Rosenberg, Président-directeur honoraire du Musée du Louvre et membre de l’Académie française. Le samedi 7 juin, de 16h à 17h dans la salle des colonnes, il abordera la problématique d’attribution concernant l’Oeuvre de Nicolas Poussin (1594-1665). De fait, les attributions sont complexes, car dès le XVIIe siècle, les peintures de Nicolas Poussin sont abondamment copiées, parfois au point de les confondre avec des originaux. Les grands spécialistes de l’artiste, tels que Jacques Thuillier et Anthony Blunt, ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le nombre d’oeuvre autographe de l’artiste. Pierre Rosenberg entend par conséquent revenir sur la passionnante histoire des attributions, notamment en présentant plusieurs tableaux qui animent encore les débats, comme La Sainte Famille à l’escalier.

Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme
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Handicaps invisibles et culture : l’exemple du Trouble du Spectre Autistique

En cette journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, il parait utile de consacrer un article à ce trouble, qui reste aujourd’hui encore stigmatisé et mal compris. Nous l’aborderons sous l’angle précis de l’accessibilité aux lieux culturels en France, primordial dans l’accompagnement du trouble de par les qualités thérapeutiques de l’art. Cet article se veut le plus bref et synthétique possible, et ne rend donc pas compte de la richesse des actions mises en place, ni de l’étendue de la recherche actuelle. Une liste de ressources en fin d’article vous permettra d’en découvrir davantage sur le sujet.

Définition du Spectre du Trouble Autistique

En France, un million de personnes sont atteintes d’un Trouble du Spectre Autistique, et 1 enfant sur 6 serait concerné par un trouble du neuro-développement, soit un développement cérébral atypique. L’autisme implique notamment des difficultés en terme de communication qui altèrent leur vie quotidienne, leur rapport à eux-même, et leur rapport aux autres. 30% des personnes concernées par l’autisme sont également atteintes d’un autre trouble, comme le trouble de l’attention, de la mémoire, du développement intellectuel, des comportements alimentaires, ou encore du sommeil. Elles rencontrent également des difficultés sensorielles, se traduisant par une hypersensibilité au bruit, à la lumière et aux odeurs. À savoir qu’il n’existe pas une seule forme d’autisme, mais que toutes les personnes concernées développent des difficultés qui leurs sont propres, ce qui rend le trouble particulièrement complexe. Pour cette raison, le terme de « spectre de l’autisme » est employé. 

L’accessibilité dans les lieux publics

Le Trouble du Spectre Autistique est reconnu comme un handicap depuis 1996. Afin de les aider, des associations d’utilité publique comme Autisme France conçoivent des projets visant à améliorer la communication, la gestion des émotions, l’apprentissage ou l’accès au soin. L’autisme ne se guérit pas, mais il est possible de vivre avec, en bénéficiant d’un suivi adapté et en favorisant leur inclusion dans les espaces publics. Ces vingt dernières années, les établissements culturels français essayent de mieux adapter leurs espaces et de proposer des activités à destination des personnes autistes. Venir dans ces institutions représente un enjeu de taille : ce sont souvent des lieux auxquels les personnes autistes sont peu familières. De plus, les espaces sont souvent très fréquentés, bruyants et lumineux. Un trop grand nombre de données sensorielles soudaines est dès lors susceptible de perturber l’expérience de visite, voire d’y nuire totalement.

Plan sensoriel, au musée Camille Claudel
Plan sensoriel, au musée Camille Claudel

Un parcours de visite plus adapté : l’exemple du musée Camille Claudel

Pour accueillir au mieux les personnes autistes, quelques musées français ont opté pour des parcours adaptés, comme le musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine. Le parcours est expliqué dans un plan légendé, accessible sur le site internet pour que les usagers se l’approprient en amont de la visite. Deux versions sont disponibles : une pour les enfants et une pour les adultes. L’intérêt du parcours est d’identifier les salles calmes et les salles bruyantes. En anticipant au maximum les conditions de visite, l’expérience en est alors améliorée et le public peut ainsi pleinement apprécier les œuvres exposées. Même si la démarche n’est pas encore généralisé à tous les musées, d’autres exemples peuvent nous donner de l’espoir comme le Palais des Beaux-Arts de Lille et son Guide muséal pour l’accueil des personnes autistes. Conçu en collaboration avec le Dallas Museum of Art et le Musée des Beaux-Arts de Montréal, ce guide propose un large répertoire d’outils et de conseils destinés aux professionnels des musées. Il réunit entre autres un ensemble de pratiques à mettre en place pour favoriser l’inclusion des personnes autistes.

L’autisme pris en compte par les bibliothèques : l’Heure calme

En 2022, quatre bibliothèques parisiennes ont créées le dispositif des « heures calmes », visant à faciliter l’accès de leurs espaces aux personnes autistes : la bibliothèque Aimé-Césaire (14e arr.), la bibliothèque Valeyre (9e), la bibliothèque de la place des Fêtes (19e) et la bibliothèque Arthur Rimbaud (4e). Les éclairages tamisées et le silence devaient assurer de meilleure condition de visite durant une heure les mardis et vendredis. Quels sont les résultats de ce dispositif ? Difficile de le savoir tant il est compliqué de trouver des informations sur le sujet. Un bilan était pourtant prévu en mai 2022 (ndlr : si ce bilan existe et que vous y avez accès, n’hésitez pas à me le transmettre, merci beaucoup). Trois ans plus tard, il semble que le dispositif n’ait pas été reconduit. Pourtant, une évaluation du projet serait idéale pour en comprendre son efficacité et ses limites, étudier sa pérennisation et envisager une généralisation aux autres bibliothèques.

Les enjeux thérapeutiques de la culture

Ces projets, au sein des musées comme des bibliothèques, sont cardinaux car ils permettent aux institutions culturelles d’assurer leurs missions de service publique en rendant leurs collections accessibles. Il s’agit là d’enjeux sociaux-politiques importants, mais il ne faut pas non plus oublier les enjeux thérapeutiques de l’accès à la culture. En effet, plusieurs publications récentes, entre autres le rapport publié par 2019 par l’Organisation Mondiale de la Santé, soulignent qu’il peut exister des effets bénéfiques de l’art sur les malades. Pour une personne autiste, il est démontré que la lecture stimule les capacités d’apprentissage, et informe la personne des réactions possibles à certaines situations sociales. En outre, lire aide à mieux se comprendre, et à mieux comprendre le monde, d’où l’importance de l’accès aux bibliothèques, par exemple.

Quelques pistes pour améliorer l’accès à la culture

Malgré les dispositifs mis en place ces dernières années, les institutions culturelles françaises accusent toujours un certain retard sur les questions d’accessibilités, pas seulement des personnes autistes, mais de manière générale, des personnes en situation de handicap. Ce retard est d’autant plus prégnant en comparaison avec les pays anglo-saxons. Manque de sensibilisation, manque de formation, manque de financements, manque d’intérêt : les obstacles vers une meilleure compréhension et donc une meilleure inclusion de l’autisme dans les institutions culturelles sont nombreux. Toutefois, il existe plusieurs projets pour améliorer la situation, tous réunis dans la Stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement. Cette stratégie entend améliorer la qualité de vie des personnes concernées. Une partie est consacrée à l’accès à la culture, et mentionne notamment la création prochaine d’un guide d’accueil et d’accessibilité des personnes autistes (pour les musées, monuments, les cinémas, les bibliothèques, les cinémas, les théâtres, etc.). Reste à savoir quelle forme prendra ce guide, si il répondra réellement aux besoins spécifiques des personnes autistes, et surtout, si il fera l’objet d’une évaluation pertinente, essentielle pour s’assurer de son efficacité et de sa pérennisation sur le long terme.

Ressources numériques

Autisme France. (https://www.autisme-france.fr/)

Bibliothèque et archives nationales du Québec, L’inclusion des personnes autistes dans les bibliothèques. (https://www.banq.qc.ca/apprendre/linclusion-des-personnes-autistes-dans-les-bibliotheques/)

Centre de Ressources Autisme Île-de-France. (https://www.craif.org/)

FRAME work, Guide muséal pour l’accueil des personnes autistes. (https://framemuseums.org/new/wp-content/uploads/2021/04/Framework1-FINAL-FRENCH-VERSION.pdf)

Handicap.gouv, 2 avril 2025 : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. (https://handicap.gouv.fr/journee-mondiale-de-sensibilisation-lautisme-le-2-avril)

Handicap.gouv, Nouvelle stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement : autisme, Dys, TDAH, TDI, 2023-2027. (https://handicap.gouv.fr/nouvelle-strategie-nationale-pour-les-troubles-du-neurodeveloppement-autisme-dys-tdah-tdi)

Maison de l’autisme. (https://maisondelautisme.gouv.fr/)

Musée Camille Claudel, Trouble du spectre de l’autisme. (https://www.museecamilleclaudel.fr/fr/tsa)

Palais des Beaux-Arts de Lille, Lancement du Guide muséal pour l’accueil des personnes autistes. (https://pba.lille.fr/Visiter/Groupe/Sante-et-Art-therapie/Lancement-du-Guide-museal-pour-l-accueil-des-personnes-autistes#:~:text=Le%20Palais%20des%20Beaux%2DArts%20est%20devenu%20un%20endroit%20où,un%20angle%20valorisant%20et%20méconnu.)

Sarah Mears, Il faut toute une communauté pour faire naître un lecteur : l’accueil des autistes en bibliothèques. (https://cnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document_joint/actu_accueil_autistes_300.pdf)

La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy
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Une visite à la cathédrale Notre-Dame de Paris

Après cinq longues années de fermeture, la cathédrale Notre-Dame de Paris a officiellement rouvert ses portes depuis le 8 décembre 2024. En l’espace d’un mois, près de 800 000 personnes sont venues admirer la spectaculaire restauration, et d’ici la fin de l’année, 15 millions de visiteurs sont attendus.

La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy
La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy

Le chantier de restauration est toujours en cours et devrait se poursuivre au moins jusqu’en 2028. Toutefois, en l’espace de cinq années, une grande partie des travaux est déjà achevée. Il est aujourd’hui possible de visiter la cathédrale en toute sécurité, pour en admirer les vitraux, les peintures, les sculptures ou encore le mobilier liturgique, très récemment renouvelé. Pour visiter dans les meilleures conditions, il est conseillé de réserver un billet à l’avance, ce qui vous fera gagner un temps précieux une fois sur place. Notez que l’entrée est toujours gratuite, attention aux arnaques.

La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy
La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy

À l’intérieur de la cathédrale, il n’y a plus la moindre trace de l’incendie qui l’a détruit en avril 2019. Elle a retrouvé toute sa luminosité, tout en respectant un souci d’authenticité. L’objectif du chantier était justement de rester le plus fidèle possible à l’état d’origine de la cathédrale. Pour cela, les artisans ont employé des techniques anciennes utilisées au Moyen-Âge lors de la construction des édifices religieux. D’importantes recherches ont permis d’assurer cette authenticité. Pour plus d’informations sur les techniques de restauration et la diversité des métiers réunis autour du chantier, je vous renvoie au site internet « Rebâtir Notre-Dame de Paris », qui documente en profondeur ces cinq dernières années de travaux.

La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy
La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy

Lors de votre visite à la cathédrale, vous pourrez y retrouver quelques oeuvres incontournables, tels que les Mays accrochés dans les chapelles. Ces grands tableaux s’inscrivent dans une ancienne tradition. Chaque année, entre 1630 et 1707, la corporation des orfèvres parisiens commandaient une peinture monumentale à un artiste français afin de l’offrir à Notre-Dame le 1er mai. Une majeure partie des mays est aujourd’hui répartie dans différents musées, mais une dizaine d’entre eux demeure toujours entre les murs de la cathédrale. Durant la fermeture pour restauration, les mays ont fait l’objet d’un nettoyage cardinal qui leur a rendu leur éclat d’antan. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez le passionnant catalogue de l’exposition « Grands décors restaurés de Notre-Dame » au Mobilier National.

La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy
La cathédrale Notre-Dame de Paris © Troian Leroy

Dans les chapelles, en parallèle des peintures et sculptures anciennes, vous découvrirez une sélection de tapisseries contemporaines prêtées par le Mobilier National. Il parait naturel d’admirer des tapisseries dans la cathédrale, étant donné qu’au XVIIe siècle, une Tenture consacrée à la Vie de la Vierge ornait déjà les lieux. De plus, en 2025, de nouvelles tapisseries seront tissées pour la cathédrale. Commandées à deux artistes internationaux, Miquel Barceló et Michael Armitage, elles représenteront des scènes tirées de l’Ancien Testament. Une raison supplémentaire de visiter prochainement la cathédrale Notre-Dame de Paris !

Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
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Les plus belles salles du musée du Louvre

Certaines salles du Musée du Louvre sont des chefs-d’œuvre à elles seules. L’architecture des espaces et la disposition spectaculaire des peintures, des sculptures ou encore des objets d’art suffisent à émerveiller. Dans cet article, je vous présente une sélection de quinze pièces incontournables lors d’une visite au Musée du Louvre. Bonne lecture !

La cour Marly © Musée du Louvre
La cour Marly © Musée du Louvre

1. La cour Marly

La cour Marly tient son nom d’une des résidences de plaisance du roi Louis XIV. Le château a aujourd’hui disparu, mais les sculptures qui l’ornaient sont réunies dans la cour Marly. Le système de terrasse et les arbres donnent l’impression aux visiteurs de réellement se promener dans de vastes jardins. Disposées sous une large verrière laissant passer la lumière naturelle, les sculptures présentées ont toutes été exécutées pour des jardins. La muséographie entend ainsi remettre les oeuvres dans leur contexte d’origine.

La cour Puget © Musée du Louvre
La cour Puget © Musée du Louvre

2. La cour Puget

Créée en pendant à la cour Marly, la cour Puget est construite selon le même modèle, avec des arbres et des terrasses baignés par la lumière naturelle. Elle présente quant à elle des sculptures françaises des XVIIe au XIXe siècle. Les sculptures de Pierre Puget, artiste éminent du XVIIe siècle, donnent son nom à la salle. Vous pouvez notamment admirer le Persée et Andromède, ainsi que le Milon de Crotone, deux oeuvres conçues pour décorer les jardins du château de Versailles.

La cour Khorsabad © Musée du Louvre
La cour Khorsabad © Musée du Louvre

3. La cour Khorsabad

Cette salle est située à proximité de la cour Puget, toutefois, nous changeons totalement de registre. Nous quittons les arts français pour découvrir les antiquités orientales. Les vestiges du palais de Sargon II, situé à Khorsabad dans l’actuel Irak, nous rappellent le génie architectural de l’empire Assyrien. Le décor est composé de lamassu, des créatures protectrices possédant un corps de taureau, un visage humain et des ailes d’aigles. Ils avaient pour rôle de protéger la ville et ses habitants. Ils accueillent aujourd’hui les visiteurs du musée.

Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre
Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre

4. Les décors du Palais de Darius

Toujours dans le département des antiquités orientales, vous ne pouvez pas manquer les décors du palais de Darius Ier à Suse. Le Musée du Louvre conserve plusieurs éléments ornementaux, comme la frise des archers et l’immense chapiteau en forme de taureaux, autrefois situé dans la salle du trône. Ces chefs-d’oeuvre nous rappellent les fastes de la dynastie des Achéménides. Pour rappel, ce chapiteau de cinq mètres de hauteur n’est que la partie supérieure de la colonne, et la salle du trône disposait de cent colonnes de ce calibre.

L'escalier Daru © Musée du Louvre
L’escalier Daru © Musée du Louvre

5. L’escalier Daru

Le Musée du Louvre recèle plusieurs escaliers monumentaux, et l’escalier Daru est de loin le plus impressionnant d’entre tous. Construit durant le Second Empire par l’architecte Hector Lefuel, il est au coeur des travaux initiés par Napoléon III qui souhaite créer de nouveaux espaces d’exposition. Cet escalier est précisément destiné à recevoir un chef-d’oeuvre de l’Antiquité grecque : la Victoire de Samothrace. Elle trône au sommet de l’escalier depuis 1883. À l’origine, le plafond était décoré de mosaïques ostentatoires présentant les portraits de grands peintures européens. Mais jugées trop criardes, ces mosaïques ont été recouvertes par un papier peint couleur pierre en 1934, plus sobre et mieux adapté pour mettre en valeur la Victoire de Samothrace.

Le Salon carré © Musée du Louvre
Le Salon carré © Musée du Louvre

6. Le Salon carré

À quelques pas de l’escalier Daru, vous trouverez le Salon carré, placé entre la Galerie d’Apollon et la Grande Galerie. Cette pièce est conçue par l’architecte Louis le Vau à la demande de Louis XIV. Le salon carré devient très tôt un espace d’exposition, dès son attribution à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1692. Les artistes y présentent dès lors leurs oeuvres dans le but d’élargir leur clientèle. En 2025, le Salon carré demeure un lieu d’exposition incontournable. Vous y admirerez une sélection de peintures italiennes de Cimabue, de Giotto ou encore d’Ucello.

La Grande Galerie © Musée du Louvre
La Grande Galerie © Musée du Louvre

7. La Grande Galerie

La Grande Galerie est l’un espace d’exposition les plus célèbres du Musée du Louvre. Elle offre un très vaste panorama de la peinture italienne du XVe au XVIIe siècle : Andrea Mantegna, Sandro Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, le Caravage, Guido Reni… De plus, son éclairage zénithal élaboré à la fin du XVIIIe siècle permet d’observer les oeuvres dans des conditions optimales.

Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre
Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre

8. Les salles des collections étrusques

Si les salles des collections étrusques sont si remarquables, c’est (entre autres) grâce au plafond peint par l’artiste Cy Twombly en 2010. La peinture s’apparente à un ciel en trompe-l’oeil permettant d’ouvrir l’espace d’exposition. Sur la surface bleu se détachent plusieurs cercles colorés, semblable à des pièces de monnaies, ainsi que les noms de dé célèbres artistes antiques. Ce plafond est d’autant plus important qu’il s’agit d’une des toutes dernières oeuvres de Cy Twombly, décédé en 2011.

La Galerie d'Apollon © Musée du Louvre
La Galerie d’Apollon © Musée du Louvre

9. La Galerie d’Apollon

À la suite d’un incendie en 1661, qui détruit intégralement la Petite Galerie du Louvre, le très jeune roi Louis XIV ordonne la construction d’une nouvelle galerie. Il fait appel au peintre Charles Le Brun et à l’architecte Louis le Vau pour concevoir le décor peint et sculpté. Les artistes optent pour une voûte ornée de peintures dont le thème du soleil renvoie à l’emblème de Louis XIV. L’ensemble du programme architecturale exalte la puissance du Roi-Soleil. Dès la métamorphose du palais en musée, il est décidé d’installer la collection de gemmes et d’objets d’art précieux dans la Galerie d’Apollon. Au XIXe siècle, les Diamants de la Couronne rejoignent cette prestigieuse collection.

Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre

10. Les appartements Napoléon III

Les appartements Napoléon III rappellent aux visiteurs qu’avant d’être un musée, le Louvre était avant tout un palais. Résidence des rois et des empereurs, il a connu de multiples transformations. Aménagés durant le Second Empire, les appartements Napoléon III se constitue de onze pièces réservées à Achille Fould, ministre de l’Empereur. Lustre en cristal, fauteuils capitonnés, peintures murales, dorures, argenterie : l’ensemble du mobilier et du décor témoignent des goûts et du luxe sous le règne de Napoléon III. Par chance, les appartements sont restés intacts depuis le Second Empire. Ils sont ainsi un témoignage précieux de l’art de vivre des élites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

La Galerie Medicis © Musée du Louvre
La Galerie Medicis © Musée du Louvre

11. La Galerie Médicis

Le cycle de Marie de Médicis, peint par Pierre-Paul Rubens à partir de 1621 est l’un des plus grands décors peints du début du XVIIe siècle. Il est réuni dans son intégralité dans la Galerie Médicis. Les oeuvres dépeignent la vie de la reine Marie de Médicis en mêlant évènement historique, mythologie et allégorie. La disposition des peintures suit un ordre chronologique précis, depuis la naissance de la future reine de France, en passant par son mariage avec Henri IV, son couronnement à l’abbaye de Saint-Denis jusqu’à son exil à Blois.

Les appartements d'Anne d'Autriche © Musée du Louvre
Les appartements d’Anne d’Autriche © Musée du Louvre

12. Les appartements d’Anne d’Autriche

En 1655, la reine Anne d’Autriche fait aménager ses appartements d’été au palais du Louvre. Elle confie le chantier à l’architecte Louis le Vau, au peintre Giovanni Francesco Romanelli et aux sculpteurs Michel Anguier et Pietro Sasso. Ils conçoivent notamment un plafond peint et sculpté dont le programme allégorique et iconographique s’inspire de la mythologie grecque. À la fin du XVIIIe siècle, quand le palais devient un musée, les appartements d’Anne d’Autriche sont aménagés pour accueillir la collection des antiquités romaines.

Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre
Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre

13. Les Chasses de Maximilien

Le département des Objets d’art possède lui aussi plusieurs salles spectaculaires, dont la salle des Chasses de Maximilien est l’une de mes préférées. La Tenture, composée de douze scènes de chasse, recouvre l’intégralité des murs. Des vitrines de céramiques occupent le centre de la salle. Les équipes du musée optimisent ainsi l’espace en présentant toute la richesse des collections d’arts décoratifs. Moins connues du publics, ses pièces sont souvent plus calmes que celles précédemment citées, idéales pour admirer les oeuvres dans de bonnes conditions.

La salle des Cariatides © Musée du Louvre
La salle des Cariatides © Musée du Louvre

14. La salle des Cariatides

La salle des Cariatides voit le jour sous le règne d’Henri II. Elle servait alors de salle de bal et de réception. Son nom vient des quatre cariatides soutenant la tribune des musiciens au dessus de leur tête. La pièce abrite désormais la collection de sculptures grecques. La majorité sont plus précisément des copies romaines d’après une oeuvre d’origine grecque. Parmi les chefs-d’oeuvre exposés, vous pouvez découvrir la Diane de Versailles ainsi que l’Hermaphrodite endormi.

Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre
Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre

15. Les fondations du Louvre médiéval

Nous finissons avec la partie la plus anciennement conservée du Musée du Louvre : ses fondations médiévales. Elles ont été découvertes lors de fouilles archéologiques dans les années 1980 et sont accessibles aux visiteurs depuis 1989. Elles introduisent le public à la très riche histoire du palais, dont la construction a été initiée par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle. Une maquette permet de mieux appréhender ce à quoi ressemblait le monument au Moyen-Âge, bien avant sa métamorphose en musée.

Recommandations lectures
Articles, Littérature

Recommandation de lectures : essai, poésie, roman (janvier-mars 2025)

En 2025, je prends l’habitude de lire plus régulièrement, et surtout, de m’intéresser à davantage de genres littéraires. Pour l’instant, c’est une réussite. Je présente donc dans cet article une sélection d’ouvrages qui m’ont particulièrement plu et qui pourraient, vous aussi, vous introduire à de nouveaux univers. Bonne lecture !

Les Entretiens, Confucius
Les Entretiens, Confucius

1. Les Entretiens de Confucius

Je commence par un grand classique de la littérature philosophique chinoise. Ce livre rédigé durant la dynastie des Zhou réuni un ensemble de discours et d’anecdotes attribués à Confucius et à ses disciples. À travers une succession d’aphorismes, les Entretiens livrent un véritable guide sur l’art de vivre et de gouverner. La sagesse, l’humilité, la piété filiale, l’étude, l’altruisme, l’équilibre ou encore le sens des responsabilités sont des valeurs abondamment abordées dans l’ouvrage. La pensée confucéenne, vieille de plus de 2500 ans, connait jusqu’à aujourd’hui une immense fortune. L’éducation chinoise est toujours imprégnée des idées de Confucius. Il s’agit d’une lecture indispensable à tous ceux qui s’intéressent à la Chine. Pour reprendre les termes de Pierre Ryckmans, qui a signé la préface de l’édition de 1987 : « Sans cette clé fondamentale, on ne saurait avoir accès à la civilisation chinoise. Et qui ignorerait cette civilisation ne pourrait jamais atteindre qu’une intelligence bien partielle de l’expérience humaine. »

L'Exilé du Ciel, Li Po
L’Exilé du Ciel, Li Po

2. L’Exilé du Ciel, Li Po

Restons en Chine avec ce recueil de poèmes signé Li Po, lettré de la dynastie Tang. C’est la première fois que je m’intéresse à la poésie chinoise. J’ai sélectionné L’Exilé du Ciel par pure curiosité, lors de ma promenade hebdomadaire à la bibliothèque. J’ai été captivée par l’auteur, qui a consacré sa vie à voyager à travers la Chine. Ses poèmes traduisent son amour de la liberté, des paysages, de l’alcool et des femmes. La majorité de ses textes sont très courts, mêlant descriptions de la réalité et onirismes. Proche de l’empereur Xuanzong, il rédige plusieurs poèmes à sa demande. Toutefois, malgré sa position privilégiée auprès de l’empereur et son poste à l’Académie Hanlin – où il ne reste que deux ans – Li Po a une réputation d’ivrogne, réputation qu’il est facile de saisir à la lecture de l’Exilé du Ciel.

Poème préféré : Sentiment de rancune. La belle soulève le rideau de perles / s’assoit, cachée, fronçant ses sourcils de papillon / Se voit seulement la trace humide des larmes / On ne sait pour qui son cœur s’attriste.

Yellowface, Rebecca F. Kuang
Yellowface, Rebecca F. Kuang

3. Yellowface, Rebecca. F. Kuang

Yellowface est ma toute première lecture contemporaine de l’année, et c’est aussi mon premier coup de cœur. Rebecca F. Kuang est une de mes autrices préférées. J’ai adoré La Guerre du Pavot, mais ce nouveau livre appartient à un tout autre registre : un thriller satyrique. L’autrice nous emmène dans l’univers aussi cruel que fascinant de l’édition sous l’angle du racisme, de l’appropriation culturelle et de la cancel culture. Nous suivons un personnage principal impossible à comprendre ou à apprécier, June Hayward, jeune femme blanche qui ne connait pas le succès avec ses romans. Jalouse d’Athena Liu, écrivaine sino-américaine promise à une grande carrière, elle profite de son décès soudain pour lui voler un manuscrit et le publier en son propre nom. L’écriture incisive de Rebecca F. Kuang nous tient en haleine tout au long de l’histoire, depuis les premiers succès éditoriaux volés de June Hayward, jusqu’à sa descente aux enfers. Vous serez probablement dérangé par l’obsession maladive qu’elle voue à Athena Liu, et c’est justement le but. Lisez ce livre si vous cherchez un roman perturbant, qui vous pousse à considérer sous un nouvel angle les travers de la société.

Les Nuits blanches, Fiodor Dostoïevski
Les Nuits blanches, Fiodor Dostoïevski

4. Les Nuits Blanches, Fiodor Dostoïevski

Je souhaitais lire cette nouvelle depuis bien longtemps. Elle est idéale pour découvrir Fiodor Dostoïevski, célèbre écrivain russe. De lui, vous connaissez sûrement L’Idiot et Crimes et châtiments, deux longs romans dont le nombre impressionnant de pages est susceptible de décourager même les lecteurs assidus. Les Nuits blanches est bien plus court, une centaine de pages seulement, et tout aussi captivant. Fiodor Dostoïevski narre la mésaventure amoureuse d’un narrateur anonyme. Il rencontre, au hasard des rues de Saint-Pétersbourg, une jeune femme déjà éprise d’un autre homme. Cette nouvelle est cruelle, poignante, reflétant merveilleusement bien le pessimisme de Fiodor Dostoïevski concernant la vie et l’amour.

Citation préférée : « Je vous remercie, oui, je vous remercie de votre amour. Il est gravé dans mon esprit comme un beau rêve qu’on se rappelle longtemps après le réveil. »

L'invention des musées, Roland Schaer
L’invention des musées, Roland Schaer

5. L’invention des musées, Roland Schaer

En tant que muséologue, ce livre est une véritable référence pour moi. Il fournit des informations clés concernant l’histoire des musées, depuis les premières collections durant l’Antiquité, en passant par les trésors médiévaux, jusqu’aux tous derniers musées inaugurés au XXIe siècle. Cet ouvrage appartient à la collection Gallimard Découverte, excellente collection en matière de pédagogie. La lecture est adaptée à un très vaste publique, par conséquent, même une personne néophyte pourrait se plonger facilement dans le livre. En outre, le propos est clair, bien amené, et l’ensemble des textes sont bien illustrés. Je le recommande à tous ceux qui recherchent une introduction synthétique et accessible à l’histoire fascinante des musées.

La Végétarienne,Han Kang
La Végétarienne,Han Kang

6. La Végétarienne, Han Kang

Ce roman m’a bouleversé. Cela faisait des mois que je n’avais pas reçu une telle claque au cours d’une lecture. C’est avant tout pour Han Kang que j’ai sélectionné ce livre. Prix Nobel de littérature 2024 et lauréate de nombreux autres prix, je mourrais d’envie de découvrir sa plume et son univers. Dans La Végétarienne, l’autrice raconte l’histoire de Yonghye qui arrête de manger de la viande du jour au lendemain. Nous ne connaissons les pensées de la jeune femme à aucun moment de l’histoire. Han Kang opte pour les points de vue de son mari, de son beau-frère, et de sa soeur. Le thème du végétarisme pourrait être central, mais il est très peu abordé. L’évolution de l’anorexie est quant à elle très bien abordé, sans idéalisation. La maladie est présentée dans toute sa violence ainsi que dans l’incompréhension qu’elle génère pour l’entourage. En outre, le roman initie une réflexion au sujet du patriarcat, des normes sociales et des troubles du comportement alimentaire. Si vous êtes sensibles, renseignez-vous au sujet de certains thèmes abordés, susceptibles de heurter certains publics.

Conversations entre amis, Sally Rooney
Conversations entre amis, Sally Rooney

7. Conversations entre amis, Sally Rooney

Il s’agit précisément du tout dernier livre que j’ai commencé. J’en suis encore au début, mais je tenais à l’inclure dans cette liste. De Sally Rooney, j’ai aussi adoré Normal People, dont le succès retentissant lui a valu une adaptation en série télévisée. A priori, Conversations entre amis s’inscrit dans le même genre. Ses histoires introspectives s’ancrent dans les sentiments humains, les exaltent, et en expriment toute la complexité. Cette nouvelle lecture s’annonce riche en émotion et en sensibilité !

Musée Nissim de Camondo © Les Arts Décoratifs, Paris
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Cinq petits musées parisiens à visiter au printemps

Vous avez une heure de libre et vous cherchez un musée à découvrir ? Cette liste est donc faite pour vous ! Ces cinq musées, parfois méconnus et souvent peu fréquentés, sont idéals pour une visite aussi calme qu’enrichissante.

Vue extérieure du musée de la Vie Romantique  © musée de la Vie Romantique
Vue extérieure du musée de la Vie Romantique © Musée de la Vie Romantique

1. Le musée de la Vie Romantique

Situé dans le quartier de la Nouvelle Athènes, dans le 9e arrondissement de Paris, le musée de la Vie Romantique vous propose un véritable voyage dans le temps. L’espace d’une visite, vous êtes plongés dans l’atmosphère romantique du XIXe siècle. Les collections sont présentées dans l’ancienne demeure du peintre Ary Scheffer (1795-1858), artiste cardinale dans le développement du mouvement romantique. Dans les salles, de grandes figures du romantismes sont mises en avant, notamment George Sand (1804-1876), écrivaine berrichone, et Ernest Renan (1823-1892), professeur au Collège de France.

Important à savoir : Après une visite, vous pouvez reprendre des forces dans le salon de thé Rose Bakery. Installé dans le jardin et la serre du musée, il est accessible sans réservation. Parfait pour finir l’après-midi en douceur.

Musée Cernuschi, musée des arts de l'Asie de la ville de Paris © Musée Cernuschi
Musée Cernuschi, musée des arts de l’Asie de la ville de Paris © Musée Cernuschi

2. Le musée Cernuschi

Si vous préférez les arts extra-européens, une visite au musée Cernuschi vous séduirait à coup sûr ! Il est consacré aux arts de l’Asie, et couvre une très large aire géographique allant du Japon, à la Corée, en passant par la Chine et le Vietnam. Ses vastes collections font parties des collections d’arts asiatiques les plus riches d’Europe. Toutes les époques sont prises en compte ; certaines oeuvres datent du Néolithique, comme les céramiques chinoises, et d’autres sont exécutées par des artistes contemporains, à l’image des créations de Ru Xiaofan (artiste que j’admire beaucoup depuis des années). De toutes les salles du parcours, celle exposant le Buddha de Meguro, sculpture japonaise du XVIIIe siècle, est de loin la plus impressionnante, de par sa taille et sa scénographie. C’est une étape indispensable de toute visite au musée Cernuschi !

Important à savoir : Le musée Cernuschi est l’un des quatorze musées de la Ville de Paris, et par conséquent, la visite des collections permanentes est gratuite pour tous. Seules les expositions temporaires sont payantes. C’est idéal pour découvrir des oeuvres d’art avec un tout petit budget !

Musée Cognacq-Jay © Troian Leroy
Musée Cognacq-Jay © Troian Leroy

3. Le musée Cognacq-Jay

Spécialisé dans l’art européen du XVIIIe siècle, le musée Cognacq-Jay expose les collections acquises par Ernest Cognacq (1839-1928) et Marie-Louise Jaÿ (1838-1925), couple de philanthropes et fondateurs de la Samaritaine à Paris. Il est, tout comme le musée Cernuschi, l’un des quatorze musées de la Ville de Paris. Sa particularité est de nous plonger dans l’atmosphère intimiste du XVIIIe siècle, avec ses murs ornés de boiseries anciennes. Les salles déploient une large collection de peintures, comprenant entre autres des chefs-d’oeuvre de François Boucher (1703-1770), Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) et Hubert Robert (1733-1808), ainsi qu’une sélection d’objets d’art et de sculptures. La visite est assez courte et donne un aperçu court et synthétique de l’histoire de l’art du XVIIIe siècle.

Important à savoir : Les premières salles du musée sont régulièrement réaménagées pour accueillir les expositions permanentes du musée. C’est l’occasion de découvrir l’art du XVIIIe siècle sous un angle inédit.

Musée de la chasse et de la nature © Musée de la chasse et de la nature
Musée de la chasse et de la nature © Musée de la chasse et de la nature

4. Le musée de la chasse et de la nature

Le musée de la chasse et de la nature occupe deux hôtels particuliers du Marais, l’hôtel de Guénégaud et l’hôtel de Mongelas. Les oeuvres d’art illustrent tous les liens puissants qui unissent l’Homme à la Nature. Le parcours est ponctué par des instruments de chasses, des trophées de chasses, des animaux naturalisés ainsi que des peintures et sculptures animalières. Les artefacts d’histoire naturelle y côtoient ainsi les beaux-arts dans une muséographie conçue par Georges de Lastic, ancien conservateur ayant profondément marqué l’histoire du musée. Il cherche en particulier à recréer l’ambiance des cabinets à travers une présentation dense d’oeuvres d’art.

Important à savoir : Le musée propose une programmation culturelle très riche, alliant expositions temporaires d’artistes contemporains, lectures de romans, concerts, ateliers pour les jeunes publics et conférences autour des enjeux climatiques et environnementaux.

Musée Nissim de Camondo © Les Arts Décoratifs, Paris
Musée Nissim de Camondo © Les Arts Décoratifs, Paris

5. Le musée Nissim de Camondo

Comme cinquième et dernier musée de cette (trop) courte liste, j’ai sélectionné une institution chère à mon coeur : le musée Nissim de Camondo. Créé en 1936, il reconstitue une demeure aristocratique du XVIIIe siècle à partir de la collection d’oeuvres réunie par le banquier Moïse de Camondo (1860-1935). Ce musée incarne le goût des amateurs d’art du XIXe siècle pour le siècle précédent, notamment en matière d’ameublement. Aujourd’hui, les oeuvres sont toujours disposés selon les souhaits de Moïse de Camondo, de sorte à rester le plus fidèle possible à sa vision initiale. Les visiteurs peuvent ainsi déambuler dans une multitude de salons inspirés du XVIIIe siècle, mais aussi dans les appartements de la famille Camondo. L’hôtel particulier étant à la pointe de la modernité au début du XXe siècle, il est possible d’y découvrir un ascenseur, du chauffage, ou encore des systèmes de nettoyage, fondamentaux pour le confort des anciens propriétaires.

Important à savoir : Le musée porte le nom du fils du fondateur, Nissim de Camondo (1892-1917), mort pour la France durant la Première Guerre Mondiale. Il s’agit là d’un hommage poignant d’un père pour son fils.

La galerie des portraits, présenté dans l'exposition "Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états" au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy
Articles, Musée

Visite de l’exposition Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états, au musée des Beaux-Arts de Tours

Inaugurée le 18 octobre 2024, cette exposition temporaire met à l’honneur la très vaste collection de portraits du musée des Beaux-Arts de Tours. Près de deux cent oeuvres y sont présentées, aussi bien des peintures, des sculptures, des dessins, des photographies ou des arts décoratifs. Certaines d’entre elles ont par ailleurs fait l’objet d’une restauration spécifiquement en vue de l’exposition. Au sein d’un parcours thématique, ces oeuvres offrent un vaste panorama de l’art du portrait en Europe de l’Antiquité jusqu’à nos jours.

La petite histoire du portrait, présentée dans l’exposition « Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états » au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy

L’exposition commence par un historique rapide et efficace du portrait en Europe. Il revient sur ses grandes caractéristiques et sa place dans la hiérarchie des genres établit au XVIIe siècle. L’introduction ne manque pas de mentionner quelques peintures incontournables, comme le Portrait de Jean II le Bon et la Joconde de Léonard de Vinci. Cet historique est idéal pour cerner les grandes évolutions du portrait, depuis les bustes antiques jusqu’à l’invention de la photographie au XIXe siècle. Il donne des clés de compréhension utiles durant le reste du parcours qui, quant à lui, est exclusivement thématique.

Vue de l'exposition "Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états" au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy
Vue de l’exposition « Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états » au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy

Le parcours est divisé en plusieurs grandes sections identifiables par des couleurs franches (rouge, bleu, violet, rose). Ainsi, au fil des sections, vous pouvez découvrir le thème des portraits d’enfants et d’animaux, le portrait funéraire, le portrait comme outil de diffusion de l’imagerie royale et impériale, ou encore l’autoportrait. Chaque partie de l’exposition offre un angle différent sur le portrait, de sorte à découvrir ce genre à travers tous ses enjeux sociaux, politiques, économiques et culturels. Les oeuvres d’art anciennes côtoient les productions plus contemporaines et permettent de mieux cerner l’importante diversité de portraits.

Pendule représentant Louis XVIII en costume de sacre exécutée vers 1817, présentée dans l’exposition « Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états » au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy

La diversité des médiums artistiques présentés est un point fort de l’exposition. Les portraits peints et sculptés restent majoritaires dans les salles, mais ils sont toujours mis en parallèle avec des dessins, des arts décoratifs et des photographies. Prenons l’exemple de la pendule représentant Louis XVIII en costume de sacre. Dans l’exposition, elle entre en résonance avec de célèbres représentations de souverains et illustre la manière dont le portrait sert le pouvoir royal ou impérial. Cette pendule reprend précisément un tableau peint par Antoine-Jean Gros (1771-1835), immortalisant le roi Louis XVIII (1755-1824). Elle témoigne, d’une part, de la diffusion de l’iconographie royale en France à travers l’art du portrait, et d’autre part, des liens très forts entre la peinture et les arts décoratifs.

La Tourangelle exécutée par Georges Delpérier en 1899, présentée dans l'exposition "Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états" au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy
La Tourangelle exécutée par Georges Delpérier en 1899, présentée dans l’exposition « Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états » au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy

Une autre force de l’exposition réside dans le très faible nombre de prêts venant d’autres musées. La grande majorité des oeuvres exposées proviennent des réserves du musée des Beaux-Arts de Tours. Seules quelques portraits proviennent du Centre Pompidou, et offrent un contrepoint contemporain aux collections plus anciennes du musée des Beaux-Arts. De fait, l’institution a profité de cette exposition pour mettre en valeur sa très riche collection de portraits. C’est l’occasion pour les visiteurs de découvrir quelques oeuvres produites à Tours, comme La Tourangelle de Georges Delpérier (1865-1936). Cette sculpture appartient à une série de vingt-quatre bustes intitulées « Coiffes régionales ». Enveloppée de feuillages et de raisins, elle rappelle le rôle cardinale de la culture viticole à Tours.

Le jeu proposé dans l'exposition "Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états" au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy
Le jeu proposé dans l’exposition « Regardez moi ! Le portrait dans tous ses états » au musée des Beaux-Arts de Tours © Troian Leroy

La médiation est le troisième grand atout de cette exposition. L’ensemble du parcours est profondément pédagogique et ludique, autant dans ses textes de salles que dans ses activités. Dès la salle d’introduction, des écrans tactiles proposent aux enfants d’inventer une nouvelle coiffure à la Joconde de Léonard de Vinci. L’activité qui semble la plus intéressante est le « Qui est-ce ? », situé à la fin de l’exposition. Elle reprend les règles du jeu traditionnel en l’adaptant aux portraits présentés dans l’exposition. C’est un moyen divertissant de clore la visite du parcours.

Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877, Chicago, Art Institute
Articles, Artiste

Paris sous le pinceau de Gustave Caillebotte

Brillant chroniqueur de son temps, Gustave Caillebotte (1848-1894) est un artiste et mécène fortuné. Il met à profit son héritage pour collectionner les oeuvres des artistes impressionnistes, mais aussi peindre des oeuvres singulières, avec des cadrages parfois surprenants et un souci de réalisme frappant. À travers ses tableaux, il nous emmène dans le Paris de la seconde moitié du XIXe siècle, profondément remodelé par Georges Eugène Haussmann (1809-1891).

Autoportrait, Gustave Caillebotte, vers 1892, Paris, musée d’Orsay

Elève de Léon Bonnat (1833-1922), Caillebotte entre en mars 1873 à l’École des beaux-arts où il étudie brièvement. Ses tableaux sont emprunt de réalisme, autant dans ses jeux de lumière et de couleur, son sens de la perspective et son goût pour le détail. S’il pratique l’art de la peinture, et participe à plusieurs reprises aux expositions impressionnistes, il est également un grand collectionneur et mécène de son époque.

Rue Halévy, vue du sixième étage, Gustave Caillebotte, 1878, Potsdam, musée Barberini

Les vues de Paris sont récurrentes dans l’Oeuvre de Caillebotte. À plusieurs reprises, et sous divers points de vue, il immortalise les grandes avenues de la capitale qui ont vu le jour sous le Second Empire. Entre 1855 et 1870, le baron Haussmann mène de profonds travaux d’urbanisation à Paris. Ce projet permet la création de nouvelles rues, d’espaces verts, de gares, de ponts ainsi que d’égouts et de nouveaux équipements sur les monuments publics. Ce sont ces infrastructures, témoin de la modernité, que Caillebotte dépeint dans ses tableaux.

Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877, Chicago, Art Institute
Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877, Chicago, Art Institute

Certaines rues sont parfaitement identifiables. Dans Rue de Paris, temps de pluie, Caillebotte peint le quartier de l’Europe du côté de la place de Clichy. Il rend compte de la monumentalité des carrefours avec ses multiples points de fuite. Il peuple son tableau de nombreuses figures abritées sous des parapluies, à commencer par le couple qui nous fait face. Les pavés sont luisants, signe que la pluie tombe à grosses gouttes. Elle se reflète également sur la surface lisse des parapluies, et explique le choix d’une palette grisâtre. Caillebotte s’intéresse ici aux effets atmosphériques, restant fidèle à son désir de réalisme. 

Le Pont de l’Europe, Gustave Caillebotte, 1876, Genève, Petit Palais

Le Pont de l’Europe témoigne particulièrement bien de la modernité des grands travaux d’Haussmann. Ce pont métallique surplombe les voies ferrées de la Gare Saint-Lazare. Caillebotte s’applique à détailler l’assemblage des poutre de fer, toujours dans cette volonté de dépeindre avec le plus de fidélité possible les nouvelles infrastructures parisiennes. 

Peindre les rues de Paris, c’est aussi peindre les parisiens. Caillebotte s’applique à illustrer leurs activités, leurs comportements, et leur mode vestimentaire. Les hommes portent de haut couvre-chef, et les femmes se cachent du soleil derrière leur ombrelle, vêtues de robe à la mode. Les boulevards sont des lieux de sociabilité essentiels au XIXe siècle, d’autant plus après les grands travaux d’Haussmann.

Peintres en bâtiment, Gustave Caillebotte, 1877, collection particulière

 Caillebotte présente Peintres en bâtiment à la troisième exposition impressionniste, datée de 1877. Cette oeuvre nous transporte dans la rue de la Pépinière, où travaillent plusieurs ouvriers. Ils examinent la vitrine qu’ils devront prochainement repeindre. Ici, Gustave Caillebotte nous fait découvrir une autre facette de Paris, loin des élites et de leur quotidien doré. Avec ces peintres en bâtiments, l’artiste s’attachent à illustrer la réalité du quotidien, sous un temps couvert, avec son trottoir lisse et ses longues rues grises. Avec ces peintures aux sujets multiples, Gustave Caillebotte s’impose comme un merveilleux chroniqueur de son temps. 

Les peintures de rues sont également un moyen pour Caillebotte de jouer avec les règles de perspectives. Les rues s’étendent à l’horizon, et paraissent ainsi interminables. Cela nous renvoie à une citation de Victor Hugo (1802-1885) qui écrit en 1869 : « Que c’est beau, de Pantin on voit jusqu’à Grenelle ! Le vieux Paris n’est plus qu’une rue éternelle ».

Les Raboteurs de parquet, Gustave Caillebotte, 1875, Paris, Musée d'Orsay
Les Raboteurs de parquet, Gustave Caillebotte, 1875, Paris, Musée d’Orsay

Les Raboteurs de parquet est l’un des chefs-d’oeuvre les plus connus du peintre. Il nous emmène ici dans les coulisses des appartements haussmanniens. Caillebotte rend précisément compte du travail quotidien des raboteurs, en s’intéressant à leurs gestes, aux outils qu’ils utilisent, le tout avec une vue plongeante qui met en valeur le parquet sur lequel ils travaillent. La perspective coupe la fenêtre, nous apercevons à peine quelques architectures au loin. Le sujet ne porte désormais plus sur le caractère spectaculaire de l’urbanisme, mais plutôt sur les ouvriers qui concourent à créer le nouveau Paris d’Haussmann. 

Jeune homme à la fenêtre, Gustave Caillebotte, 1876, Los Angeles, J. Paul Getty Museum

Caillebotte change parfois de point de vue en présentant Paris depuis un balcon. Ce motif est récurrent dans ses oeuvres. La figure humaine est souvent isolée, contemplative face à la capitale nouvelle sous ses yeux. L’artiste introduit la psychologie dans ses peintures, et témoigne ainsi un intérêt pour ses contemporains et leur relation avec l’urbanisme.

Vue prise à travers un balcon, Gustave Caillebotte, 1880, Amsterdam, Van Gogh Museum
Vue prise à travers un balcon, Gustave Caillebotte, 1880, Amsterdam, Van Gogh Museum

Certaines vues sont plus audacieuses ; dans Vue prise à travers un balcon, les rues de Paris n’apparaissent que partiellement derrière la ferronnerie du balcon. Il s’est probablement inspiré de Pissarro, qui a lui aussi peint des oeuvres à ces vues singulières. Cette peinture de Caillebotte témoigne ainsi de sa capacité d’invention et de l’influence de ses contemporains.

Affiche de l’exposition Caillebotte, peindre les hommes, au musée d’Orsay

En octobre 2024, à l’occasion des 130 ans de la mort du peintre, le musée d’Orsay lui consacre une exposition temporaire évènement. « Caillebotte, peindre les hommes » entend explorer ses oeuvres sous un thème original, celui des figures masculines. Une merveilleuse occasion d’admirer les chefs-d’oeuvre de Caillebotte, notamment ses nombreux tableaux prêtés par des musées étrangers comme l’Art Institute de Chicago, et le J. Paul Getty Museum de Los Angeles.