Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
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Les plus belles salles du musée du Louvre

Certaines salles du Musée du Louvre sont des chefs-d’œuvre à elles seules. L’architecture des espaces et la disposition spectaculaire des peintures, des sculptures ou encore des objets d’art suffisent à émerveiller. Dans cet article, je vous présente une sélection de quinze pièces incontournables lors d’une visite au Musée du Louvre. Bonne lecture !

La cour Marly © Musée du Louvre
La cour Marly © Musée du Louvre

1. La cour Marly

La cour Marly tient son nom d’une des résidences de plaisance du roi Louis XIV. Le château a aujourd’hui disparu, mais les sculptures qui l’ornaient sont réunies dans la cour Marly. Le système de terrasse et les arbres donnent l’impression aux visiteurs de réellement se promener dans de vastes jardins. Disposées sous une large verrière laissant passer la lumière naturelle, les sculptures présentées ont toutes été exécutées pour des jardins. La muséographie entend ainsi remettre les oeuvres dans leur contexte d’origine.

La cour Puget © Musée du Louvre
La cour Puget © Musée du Louvre

2. La cour Puget

Créée en pendant à la cour Marly, la cour Puget est construite selon le même modèle, avec des arbres et des terrasses baignés par la lumière naturelle. Elle présente quant à elle des sculptures françaises des XVIIe au XIXe siècle. Les sculptures de Pierre Puget, artiste éminent du XVIIe siècle, donnent son nom à la salle. Vous pouvez notamment admirer le Persée et Andromède, ainsi que le Milon de Crotone, deux oeuvres conçues pour décorer les jardins du château de Versailles.

La cour Khorsabad © Musée du Louvre
La cour Khorsabad © Musée du Louvre

3. La cour Khorsabad

Cette salle est située à proximité de la cour Puget, toutefois, nous changeons totalement de registre. Nous quittons les arts français pour découvrir les antiquités orientales. Les vestiges du palais de Sargon II, situé à Khorsabad dans l’actuel Irak, nous rappellent le génie architectural de l’empire Assyrien. Le décor est composé de lamassu, des créatures protectrices possédant un corps de taureau, un visage humain et des ailes d’aigles. Ils avaient pour rôle de protéger la ville et ses habitants. Ils accueillent aujourd’hui les visiteurs du musée.

Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre
Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre

4. Les décors du Palais de Darius

Toujours dans le département des antiquités orientales, vous ne pouvez pas manquer les décors du palais de Darius Ier à Suse. Le Musée du Louvre conserve plusieurs éléments ornementaux, comme la frise des archers et l’immense chapiteau en forme de taureaux, autrefois situé dans la salle du trône. Ces chefs-d’oeuvre nous rappellent les fastes de la dynastie des Achéménides. Pour rappel, ce chapiteau de cinq mètres de hauteur n’est que la partie supérieure de la colonne, et la salle du trône disposait de cent colonnes de ce calibre.

L'escalier Daru © Musée du Louvre
L’escalier Daru © Musée du Louvre

5. L’escalier Daru

Le Musée du Louvre recèle plusieurs escaliers monumentaux, et l’escalier Daru est de loin le plus impressionnant d’entre tous. Construit durant le Second Empire par l’architecte Hector Lefuel, il est au coeur des travaux initiés par Napoléon III qui souhaite créer de nouveaux espaces d’exposition. Cet escalier est précisément destiné à recevoir un chef-d’oeuvre de l’Antiquité grecque : la Victoire de Samothrace. Elle trône au sommet de l’escalier depuis 1883. À l’origine, le plafond était décoré de mosaïques ostentatoires présentant les portraits de grands peintures européens. Mais jugées trop criardes, ces mosaïques ont été recouvertes par un papier peint couleur pierre en 1934, plus sobre et mieux adapté pour mettre en valeur la Victoire de Samothrace.

Le Salon carré © Musée du Louvre
Le Salon carré © Musée du Louvre

6. Le Salon carré

À quelques pas de l’escalier Daru, vous trouverez le Salon carré, placé entre la Galerie d’Apollon et la Grande Galerie. Cette pièce est conçue par l’architecte Louis le Vau à la demande de Louis XIV. Le salon carré devient très tôt un espace d’exposition, dès son attribution à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1692. Les artistes y présentent dès lors leurs oeuvres dans le but d’élargir leur clientèle. En 2025, le Salon carré demeure un lieu d’exposition incontournable. Vous y admirerez une sélection de peintures italiennes de Cimabue, de Giotto ou encore d’Ucello.

La Grande Galerie © Musée du Louvre
La Grande Galerie © Musée du Louvre

7. La Grande Galerie

La Grande Galerie est l’un espace d’exposition les plus célèbres du Musée du Louvre. Elle offre un très vaste panorama de la peinture italienne du XVe au XVIIe siècle : Andrea Mantegna, Sandro Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, le Caravage, Guido Reni… De plus, son éclairage zénithal élaboré à la fin du XVIIIe siècle permet d’observer les oeuvres dans des conditions optimales.

Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre
Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre

8. Les salles des collections étrusques

Si les salles des collections étrusques sont si remarquables, c’est (entre autres) grâce au plafond peint par l’artiste Cy Twombly en 2010. La peinture s’apparente à un ciel en trompe-l’oeil permettant d’ouvrir l’espace d’exposition. Sur la surface bleu se détachent plusieurs cercles colorés, semblable à des pièces de monnaies, ainsi que les noms de dé célèbres artistes antiques. Ce plafond est d’autant plus important qu’il s’agit d’une des toutes dernières oeuvres de Cy Twombly, décédé en 2011.

La Galerie d'Apollon © Musée du Louvre
La Galerie d’Apollon © Musée du Louvre

9. La Galerie d’Apollon

À la suite d’un incendie en 1661, qui détruit intégralement la Petite Galerie du Louvre, le très jeune roi Louis XIV ordonne la construction d’une nouvelle galerie. Il fait appel au peintre Charles Le Brun et à l’architecte Louis le Vau pour concevoir le décor peint et sculpté. Les artistes optent pour une voûte ornée de peintures dont le thème du soleil renvoie à l’emblème de Louis XIV. L’ensemble du programme architecturale exalte la puissance du Roi-Soleil. Dès la métamorphose du palais en musée, il est décidé d’installer la collection de gemmes et d’objets d’art précieux dans la Galerie d’Apollon. Au XIXe siècle, les Diamants de la Couronne rejoignent cette prestigieuse collection.

Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre

10. Les appartements Napoléon III

Les appartements Napoléon III rappellent aux visiteurs qu’avant d’être un musée, le Louvre était avant tout un palais. Résidence des rois et des empereurs, il a connu de multiples transformations. Aménagés durant le Second Empire, les appartements Napoléon III se constitue de onze pièces réservées à Achille Fould, ministre de l’Empereur. Lustre en cristal, fauteuils capitonnés, peintures murales, dorures, argenterie : l’ensemble du mobilier et du décor témoignent des goûts et du luxe sous le règne de Napoléon III. Par chance, les appartements sont restés intacts depuis le Second Empire. Ils sont ainsi un témoignage précieux de l’art de vivre des élites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

La Galerie Medicis © Musée du Louvre
La Galerie Medicis © Musée du Louvre

11. La Galerie Médicis

Le cycle de Marie de Médicis, peint par Pierre-Paul Rubens à partir de 1621 est l’un des plus grands décors peints du début du XVIIe siècle. Il est réuni dans son intégralité dans la Galerie Médicis. Les oeuvres dépeignent la vie de la reine Marie de Médicis en mêlant évènement historique, mythologie et allégorie. La disposition des peintures suit un ordre chronologique précis, depuis la naissance de la future reine de France, en passant par son mariage avec Henri IV, son couronnement à l’abbaye de Saint-Denis jusqu’à son exil à Blois.

Les appartements d'Anne d'Autriche © Musée du Louvre
Les appartements d’Anne d’Autriche © Musée du Louvre

12. Les appartements d’Anne d’Autriche

En 1655, la reine Anne d’Autriche fait aménager ses appartements d’été au palais du Louvre. Elle confie le chantier à l’architecte Louis le Vau, au peintre Giovanni Francesco Romanelli et aux sculpteurs Michel Anguier et Pietro Sasso. Ils conçoivent notamment un plafond peint et sculpté dont le programme allégorique et iconographique s’inspire de la mythologie grecque. À la fin du XVIIIe siècle, quand le palais devient un musée, les appartements d’Anne d’Autriche sont aménagés pour accueillir la collection des antiquités romaines.

Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre
Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre

13. Les Chasses de Maximilien

Le département des Objets d’art possède lui aussi plusieurs salles spectaculaires, dont la salle des Chasses de Maximilien est l’une de mes préférées. La Tenture, composée de douze scènes de chasse, recouvre l’intégralité des murs. Des vitrines de céramiques occupent le centre de la salle. Les équipes du musée optimisent ainsi l’espace en présentant toute la richesse des collections d’arts décoratifs. Moins connues du publics, ses pièces sont souvent plus calmes que celles précédemment citées, idéales pour admirer les oeuvres dans de bonnes conditions.

La salle des Cariatides © Musée du Louvre
La salle des Cariatides © Musée du Louvre

14. La salle des Cariatides

La salle des Cariatides voit le jour sous le règne d’Henri II. Elle servait alors de salle de bal et de réception. Son nom vient des quatre cariatides soutenant la tribune des musiciens au dessus de leur tête. La pièce abrite désormais la collection de sculptures grecques. La majorité sont plus précisément des copies romaines d’après une oeuvre d’origine grecque. Parmi les chefs-d’oeuvre exposés, vous pouvez découvrir la Diane de Versailles ainsi que l’Hermaphrodite endormi.

Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre
Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre

15. Les fondations du Louvre médiéval

Nous finissons avec la partie la plus anciennement conservée du Musée du Louvre : ses fondations médiévales. Elles ont été découvertes lors de fouilles archéologiques dans les années 1980 et sont accessibles aux visiteurs depuis 1989. Elles introduisent le public à la très riche histoire du palais, dont la construction a été initiée par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle. Une maquette permet de mieux appréhender ce à quoi ressemblait le monument au Moyen-Âge, bien avant sa métamorphose en musée.

Coupe de cerises, prunes et melon, peint par Louise Moillon
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Coupe de cerises, prunes et melon : le chef-d’œuvre de Louise Moillon

Principalement active de 1630 à 1640, Louise Moillon exécute de nombreuses natures mortes équilibrées et harmonieuses. Coupe de cerises, prunes et melon est aujourd’hui le tableau le plus connu de l’artiste et figure dans les collections du musée du Louvre. Focus sur un chef-d’œuvre de la nature morte. 

Les peintres de natures mortes à Paris au début du XVIIe siècle

Peu répandues au XVIe siècle, c’est au XVIIe siècle que se multiplient les natures mortes, tout d’abord dans les pays du nord de l’Europe, puis dans l’ouest du continent. À Paris, les peintres de nature morte se concentrent autour du pont Notre-Dame et du quartier de Saint-Germains-des-Prés. Originaires de toutes nationalités, ils répondent aux commandes d’un public principalement issu de la noblesse et de la bourgeoisie qui s’intéresse aux compositions recherchées et aux atmosphères silencieuses. Avant tout, les artistes souhaitent représenter des objets communs ou luxueux le plus fidèlement possible, le tout disposé avec une grande clarté sur la toile. Il n’y a, de fait, rien de plus vivant qu’une nature morte. 

C’est dans ce microcosme qu’évolue Louise Moillon. Elle apprend la peinture avec son beau-père, François Garnier, peintre et marchand de tableaux. Marquée par l’art nordique, elle en reprend les codes dans ses œuvres qui se veulent sobres, réalistes et équilibrées.  Elle exécute de nombreux tableaux entre 1630 et 1640, et semble arrêter de peindre après son mariage avec Etienne Girardot de Chancourt, un riche marchand exerçant à Paris. En outre, après 1640, année de ses noces, nous ne conservons plus aucune œuvre datée et signée de sa main. 

Coupe de cerises, prune et melons, peint par Louise Moillon (vers 1633), conservé au Musée du Louvre, photographie prise lors de l'exposition Les Choses en novembre 2022 © Troian Leroy
Coupe de cerises, prune et melons, peint par Louise Moillon (vers 1633), conservé au Musée du Louvre, photographie prise lors de l’exposition Les Choses en novembre 2022 © Troian Leroy

Un chef-d’œuvre d’équilibre et d’harmonie

Vers 1633, Louise Moillon conçoit la nature morte qui est aujourd’hui considérée comme son chef-d’œuvre : Coupe de cerises, prunes et melon. Peints à l’huile sur bois, des fruits sont disposés sur une table, face à un mur aux tonalités sombres. Notre regard est tout d’abord attiré par la couleur rouge et puissante des cerises, qui reposent dans un compotier de porcelaine. L’artiste s’attache à accorder chaque couleur, ainsi, notre regard passe ensuite sur les prunes aux tonalités mauves, puis sur le melon bien mûr sans heurt. Louise Moillon sait marier les couleurs avec beaucoup d’harmonie. Outre la justesse de la palette, Louise Moillon excelle dans la représentation réaliste de ses fruits. Ce réalisme est dû à une étude minutieuse des matières ainsi qu’aux jeux d’ombres et de lumière entreprise par l’artiste. 

La disposition des fruits est considérée comme archaïque. Louise Moillon déploie plusieurs espèces de fruits différents sur une table avec une vue plongeante, comme le font les artistes du nord de l’Europe depuis plusieurs décennies déjà. À ce type de composition bien connue, Louise Moillon ajoute une touche personnelle dans l’atmosphère apaisée et le calme qui se dégage de son œuvre. Ces choix esthétiques peuvent s’expliquer par la confession protestante de l’artiste. Dans la monographie consacrée à Louise Moillon, Dominique Alsina insiste sur la rigueur protestante dans laquelle elle vit et qui rejaillit dans ses tableaux.

Nature morte aux abricots, peint par Louise Moillon (1634), conservé au musée des Augustins à Toulouse © Mairie de Toulouse, musée des Augustins / Daniel Martin
Nature morte aux abricots, peint par Louise Moillon (1634), conservé au musée des Augustins à Toulouse © Mairie de Toulouse, musée des Augustins / Daniel Martin

Une production variée

De nombreuses peintures de Louise Moillon déploient cette sérénité singulière. L’artiste décline le motif des fruits, notamment les cerises, les prunes, les fraises ou encore les abricots. Chacune de ses tables servies présente ces mets avec une harmonie semblable à celle de sa Coupe de cerises, prunes et melon. Sa Nature morte aux mûres avec des abricots, peint en 1641 et conservé au musée des Augustins de Toulouse, détient notamment cette puissance chromatique additionnée à l’équilibre de la composition. 

La marchande de fruits et légumes, peint par Louise Moillon (1630), conservé au Musée du Louvre à Paris © RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau
La marchande de fruits et légumes, peint par Louise Moillon (1630), conservé au Musée du Louvre à Paris © RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau

Certaines de ses œuvres se veulent plus ambitieuses, à l’instar de La Marchande de fruits et de légumes, peint en 1630 et conservé au musée du Louvre, où elle peint deux figures humaines. Ainsi, Louise Moillon inclut ses fruits dans la vie quotidienne et ouvre sa peinture à la scène de genre. À nouveau, pour cette œuvre, l’artiste puise son inspiration dans la peinture hollandaise du XVIe siècle où les tableaux de marchés connaissent une large popularité. Toutefois, notons que Louise Moillon ne peint pas ses figures avec autant d’aisance que ses fruits. Les deux femmes sont dépeintes maladroitement, avec une rigidité qui les distingue des fruits près d’elles. 

Coupe de cerises, prune et melons, peint par Louise Moillon (vers 1633), conservé au Musée du Louvre, photographie prise lors de l'exposition Les Choses en novembre 2022 © Troian Leroy
Coupe de cerises, prune et melons, peint par Louise Moillon (vers 1633), conservé au Musée du Louvre, photographie prise lors de l’exposition Les Choses en novembre 2022 © Troian Leroy

La réception au XXIe siècle

L’œuvre est aujourd’hui exposée dans l’aile Richelieu du musée du Louvre, avec les peintures françaises du XVIIe siècle. Elle est également apparue dans l’une des grandes expositions temporaires de l’institution parisienne : Les Choses, une histoire de la nature morte, conçue par Laurence Bertrand Dorléac. L’huile sur bois y figurait aux côtés de chefs-d’œuvre de Lubin Baugin, de Juan Sánchez Cotán, ou encore de Clara Peeters. La peinture de Louise Moillon s’inclut parfaitement dans le propos de l’exposition, qui présente un très large panorama d’œuvres représentant des choses, ces éléments immortalisés par les artistes. Louise Moillon détient elle aussi ce don de rendre les choses vivantes, et de souligner leur charme, leur symbole et leur authenticité.

Bibliographie.

Site internet du musée du Louvre : https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010066853

Site internet du musée du Louvre : https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010066267

Dominique Alsina. Louyse Moillon, vers 1610-1696 : la nature morte au Grand Siècle, catalogue raisonné. Editions Faton, 2009.

Alain Mérot. La peinture française au XVIIe siècle. Editions Gallimard, 1994.

Eric Coatalem et Florence Thiéblot. La nature morte française au XVIIe siècle : 17th century still-life painting in France. Éditions Faton, 2014.

Laurence Bertrand Dorléac et Laurence Des Cars. Les choses : une histoire de la nature morte. Louvre éditions, 2022. 

Nicolas Milovanovic. Catalogue des peintures françaises du XVIIe siècle du Musée du Louvre. Editions Gallimard et Louvre éditions, 2021.