Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy
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Une visite au musée Bourdelle

À Paris, dans le 15e arrondissement, le musée Bourdelle est consacré à l’Oeuvre du sculpteur français Antoine Bourdelle (1861-1929). Il est précisément situé dans la maison-atelier où l’artiste a vécu et travaillé. Le parcours se veut immersif, de sorte à mieux appréhender le quotidien de l’artiste, mais aussi ludique. Il est autant pensé pour les adultes et les enfants, tous invités à découvrir les techniques de création de l’artiste ainsi que ses grands chefs-d’oeuvre.

Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy
Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy

L’histoire du musée

Antoine Bourdelle s’est formé très jeune à la menuiserie et à l’ébénisterie auprès de son père. Rapidement, il démontre un véritable talent pour sculpter le bois. Il complète cette première expérience par des cours de dessins, puis, à l’âge de 23 ans, il s’installe à Paris pour étudier auprès d’Alexandre Falguière (1831-1900). Il emménage alors dans un logement au 16 impasse du Maine, aujourd’hui connue comme la rue Antoine Bourdelle. Dans l’impasse, plusieurs ateliers d’artistes se côtoient, plus particulièrement ceux du sculpteur Jules Dalou (1838), ainsi que du peintre Eugène Carrière (1849-1906). Antoine Bourdelle exécute ses grands chefs-d’oeuvre dans sa maison-atelier, et à la fin de sa vie, il émet le désir de créer un musée. Après son décès, en 1929, le lieu est mis en vente. Cléopâtre (1972-1882), sa seconde épouse, et Rhodia (1911-2002), sa fille, parviennent à acquérir la maison-atelier et proposent par la suite de la donner à la ville de Paris français afin de la transformer en musée. Vingt ans après la disparition d’Antoine Bourdelle, le 4 juillet 1949, le musée Bourdelle y ouvre enfin ses portes. Il fait aujourd’hui encore partie des 14 musées de la ville de Paris.

L'atelier d'Antoine Bourdelle © Troian Leroy
Les ateliers d’Antoine Bourdelle © Troian Leroy

Les ateliers d’Antoine Bourdelle

De tout le musée, les ateliers d’Antoine Bourdelle sont de loin les espaces les plus immersifs. Il s’agit des ateliers dans lesquels le sculpteurs a travaillé à partir de 1885. Il y reste près de 44 ans, jusqu’à son décès en 1929. Les ateliers nous donnent un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler son quotidien. Antoine Bourdelle pouvait admirer l’ensemble de son atelier depuis la mezzanine, sur laquelle il a installé une vitrine servant à stocker ses oeuvres de petits formats. Celles de plus grands formats restent au premier niveau, de par leur poids trop important. Par ailleurs, le mobilier et les boiseries sont tous d’origine, de sorte à restituer au mieux l’atmosphère de l’atelier tel qu’Antoine Bourdelle l’a connu. Afin d’assurer une bonne préservation des espaces et des oeuvres exposées, la maison-atelier d’Antoine Bourdelle a fait l’objet d’une importante rénovation entre 2020 et 2023. Cette rénovation a notamment permis de consolider le bâtiment et de restaurer les oeuvres.

Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy
Le grand hall du musée Bourdelle © Troian Leroy

Le grand hall

Aussi connue comme le hall des plâtres, le grand hall se présente comme une vaste galerie, haute de plafond, permettant d’exposer les plâtres monumentaux d’Antoine Bourdelle. Il est inauguré en 1961, soit plus de dix ans après l’ouverture du musée. Il reste toutefois fidèle à la vision du sculpteur qui avait exécuté plusieurs esquisses du hall dans son projet de musée. Aujourd’hui, vous pouvez y découvrir une sélection des chefs-d’oeuvre d’Antoine Bourdelle en plâtre, mises en valeur par la lumière zénithale. Les plâtres sont des modèles monumentaux destinées à être retranscrits dans une oeuvre définitive en bronze, matériaux plus noble. Ils nous permettent de mieux cerner la technique de l’artiste, et l’ensemble de son processus de création au sein de son atelier. Parmi ces modèles en plâtre se trouvent notamment l’Héraklès archer (1909), la Pénélope (1912) ou encore le Centaure mourant (1914) dont vous retrouvez les versions en bronze dans le jardin du musée.

Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy
Les jardins du musée Bourdelle © Troian Leroy

Les jardins

Le musée Bourdelle possède deux jardins différents : le jardin sur rue, donnant sur la rue Antoine Bourdelle, et le jardin intérieur, situé de l’autre côté des ateliers. Ces jardins font parties intégrantes d’une visite au musée. Ils vous accueillent dès votre arrivée et vous invitent à admirer les oeuvres en bronze, parfois bien cachées dans la végétation. Je vous recommande notamment de les visiter durant le printemps et l’été, quand les arbres sont en fleurs et qu’il fait suffisamment beau pour profiter des sièges mis à votre disposition. Comme mentionné précédemment, de nombreuses sculptures en bronze ont été créées à partir des modèles en plâtre exposés dans le grand hall. Ouvrez bien les yeux pour réussir à faire les liens entre les oeuvres.

Héraklès archer © Troian Leroy
Héraklès archer, Antoine Bourdelle, 1909, bronze © Troian Leroy

Le coup de coeur de Troian

L’Héraklès archer, conçu en 1909, est l’oeuvre du musée qui m’a le plus marquée. Sur la photo ci-contre se trouve la version finale de l’oeuvre en bronze. Son modèle en plâtre est présentée dans le grand hall. L’iconographie est tirée de la mythologie grecque, plus précisément des douze travaux d’Héraklès. À l’aide d’un arc et de flèches, il a pour objectif de tuer les oiseaux du lac Stymphale qui sèment la terreur en Arcadie. Antoine Bourdelle a sculpté l’oeuvre à partir d’un modèle vivant, de sorte à rendre avec le plus de justesse l’anatomie en mouvement. La sculpture est une commande de Gabriel Thomas (1854-1932), un riche financier amateur d’art. À l’origine, il ne devait être tiré qu’un seul exemplaire en bronze destiné à la demeure du financier, située à Meudon. Toutefois, Antoine Bourdelle présente un seconde version de l’Héraklès archer au salon de la Société nationale des beaux-arts en 1910, et rencontre alors un franc succès. Il décide donc, avec l’aval de Gabriel Thomas, d’en exécuter d’autres exemplaires, aujourd’hui conservés dans plusieurs musées du monde entier.

Informations pratiques :

  • 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
  • Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
  • Les collections permanentes sont gratuites
  • Accessibles aux personnes à mobilité réduite

Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
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Les plus belles salles du musée du Louvre

Certaines salles du Musée du Louvre sont des chefs-d’œuvre à elles seules. L’architecture des espaces et la disposition spectaculaire des peintures, des sculptures ou encore des objets d’art suffisent à émerveiller. Dans cet article, je vous présente une sélection de quinze pièces incontournables lors d’une visite au Musée du Louvre. Bonne lecture !

La cour Marly © Musée du Louvre
La cour Marly © Musée du Louvre

1. La cour Marly

La cour Marly tient son nom d’une des résidences de plaisance du roi Louis XIV. Le château a aujourd’hui disparu, mais les sculptures qui l’ornaient sont réunies dans la cour Marly. Le système de terrasse et les arbres donnent l’impression aux visiteurs de réellement se promener dans de vastes jardins. Disposées sous une large verrière laissant passer la lumière naturelle, les sculptures présentées ont toutes été exécutées pour des jardins. La muséographie entend ainsi remettre les oeuvres dans leur contexte d’origine.

La cour Puget © Musée du Louvre
La cour Puget © Musée du Louvre

2. La cour Puget

Créée en pendant à la cour Marly, la cour Puget est construite selon le même modèle, avec des arbres et des terrasses baignés par la lumière naturelle. Elle présente quant à elle des sculptures françaises des XVIIe au XIXe siècle. Les sculptures de Pierre Puget, artiste éminent du XVIIe siècle, donnent son nom à la salle. Vous pouvez notamment admirer le Persée et Andromède, ainsi que le Milon de Crotone, deux oeuvres conçues pour décorer les jardins du château de Versailles.

La cour Khorsabad © Musée du Louvre
La cour Khorsabad © Musée du Louvre

3. La cour Khorsabad

Cette salle est située à proximité de la cour Puget, toutefois, nous changeons totalement de registre. Nous quittons les arts français pour découvrir les antiquités orientales. Les vestiges du palais de Sargon II, situé à Khorsabad dans l’actuel Irak, nous rappellent le génie architectural de l’empire Assyrien. Le décor est composé de lamassu, des créatures protectrices possédant un corps de taureau, un visage humain et des ailes d’aigles. Ils avaient pour rôle de protéger la ville et ses habitants. Ils accueillent aujourd’hui les visiteurs du musée.

Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre
Les décors du palais de Darius Ier © Musée du Louvre

4. Les décors du Palais de Darius

Toujours dans le département des antiquités orientales, vous ne pouvez pas manquer les décors du palais de Darius Ier à Suse. Le Musée du Louvre conserve plusieurs éléments ornementaux, comme la frise des archers et l’immense chapiteau en forme de taureaux, autrefois situé dans la salle du trône. Ces chefs-d’oeuvre nous rappellent les fastes de la dynastie des Achéménides. Pour rappel, ce chapiteau de cinq mètres de hauteur n’est que la partie supérieure de la colonne, et la salle du trône disposait de cent colonnes de ce calibre.

L'escalier Daru © Musée du Louvre
L’escalier Daru © Musée du Louvre

5. L’escalier Daru

Le Musée du Louvre recèle plusieurs escaliers monumentaux, et l’escalier Daru est de loin le plus impressionnant d’entre tous. Construit durant le Second Empire par l’architecte Hector Lefuel, il est au coeur des travaux initiés par Napoléon III qui souhaite créer de nouveaux espaces d’exposition. Cet escalier est précisément destiné à recevoir un chef-d’oeuvre de l’Antiquité grecque : la Victoire de Samothrace. Elle trône au sommet de l’escalier depuis 1883. À l’origine, le plafond était décoré de mosaïques ostentatoires présentant les portraits de grands peintures européens. Mais jugées trop criardes, ces mosaïques ont été recouvertes par un papier peint couleur pierre en 1934, plus sobre et mieux adapté pour mettre en valeur la Victoire de Samothrace.

Le Salon carré © Musée du Louvre
Le Salon carré © Musée du Louvre

6. Le Salon carré

À quelques pas de l’escalier Daru, vous trouverez le Salon carré, placé entre la Galerie d’Apollon et la Grande Galerie. Cette pièce est conçue par l’architecte Louis le Vau à la demande de Louis XIV. Le salon carré devient très tôt un espace d’exposition, dès son attribution à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1692. Les artistes y présentent dès lors leurs oeuvres dans le but d’élargir leur clientèle. En 2025, le Salon carré demeure un lieu d’exposition incontournable. Vous y admirerez une sélection de peintures italiennes de Cimabue, de Giotto ou encore d’Ucello.

La Grande Galerie © Musée du Louvre
La Grande Galerie © Musée du Louvre

7. La Grande Galerie

La Grande Galerie est l’un espace d’exposition les plus célèbres du Musée du Louvre. Elle offre un très vaste panorama de la peinture italienne du XVe au XVIIe siècle : Andrea Mantegna, Sandro Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, le Caravage, Guido Reni… De plus, son éclairage zénithal élaboré à la fin du XVIIIe siècle permet d’observer les oeuvres dans des conditions optimales.

Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre
Les salles des collections étrusques © Musée du Louvre

8. Les salles des collections étrusques

Si les salles des collections étrusques sont si remarquables, c’est (entre autres) grâce au plafond peint par l’artiste Cy Twombly en 2010. La peinture s’apparente à un ciel en trompe-l’oeil permettant d’ouvrir l’espace d’exposition. Sur la surface bleu se détachent plusieurs cercles colorés, semblable à des pièces de monnaies, ainsi que les noms de dé célèbres artistes antiques. Ce plafond est d’autant plus important qu’il s’agit d’une des toutes dernières oeuvres de Cy Twombly, décédé en 2011.

La Galerie d'Apollon © Musée du Louvre
La Galerie d’Apollon © Musée du Louvre

9. La Galerie d’Apollon

À la suite d’un incendie en 1661, qui détruit intégralement la Petite Galerie du Louvre, le très jeune roi Louis XIV ordonne la construction d’une nouvelle galerie. Il fait appel au peintre Charles Le Brun et à l’architecte Louis le Vau pour concevoir le décor peint et sculpté. Les artistes optent pour une voûte ornée de peintures dont le thème du soleil renvoie à l’emblème de Louis XIV. L’ensemble du programme architecturale exalte la puissance du Roi-Soleil. Dès la métamorphose du palais en musée, il est décidé d’installer la collection de gemmes et d’objets d’art précieux dans la Galerie d’Apollon. Au XIXe siècle, les Diamants de la Couronne rejoignent cette prestigieuse collection.

Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre
Les appartements Napoléon III © Musée du Louvre

10. Les appartements Napoléon III

Les appartements Napoléon III rappellent aux visiteurs qu’avant d’être un musée, le Louvre était avant tout un palais. Résidence des rois et des empereurs, il a connu de multiples transformations. Aménagés durant le Second Empire, les appartements Napoléon III se constitue de onze pièces réservées à Achille Fould, ministre de l’Empereur. Lustre en cristal, fauteuils capitonnés, peintures murales, dorures, argenterie : l’ensemble du mobilier et du décor témoignent des goûts et du luxe sous le règne de Napoléon III. Par chance, les appartements sont restés intacts depuis le Second Empire. Ils sont ainsi un témoignage précieux de l’art de vivre des élites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

La Galerie Medicis © Musée du Louvre
La Galerie Medicis © Musée du Louvre

11. La Galerie Médicis

Le cycle de Marie de Médicis, peint par Pierre-Paul Rubens à partir de 1621 est l’un des plus grands décors peints du début du XVIIe siècle. Il est réuni dans son intégralité dans la Galerie Médicis. Les oeuvres dépeignent la vie de la reine Marie de Médicis en mêlant évènement historique, mythologie et allégorie. La disposition des peintures suit un ordre chronologique précis, depuis la naissance de la future reine de France, en passant par son mariage avec Henri IV, son couronnement à l’abbaye de Saint-Denis jusqu’à son exil à Blois.

Les appartements d'Anne d'Autriche © Musée du Louvre
Les appartements d’Anne d’Autriche © Musée du Louvre

12. Les appartements d’Anne d’Autriche

En 1655, la reine Anne d’Autriche fait aménager ses appartements d’été au palais du Louvre. Elle confie le chantier à l’architecte Louis le Vau, au peintre Giovanni Francesco Romanelli et aux sculpteurs Michel Anguier et Pietro Sasso. Ils conçoivent notamment un plafond peint et sculpté dont le programme allégorique et iconographique s’inspire de la mythologie grecque. À la fin du XVIIIe siècle, quand le palais devient un musée, les appartements d’Anne d’Autriche sont aménagés pour accueillir la collection des antiquités romaines.

Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre
Les Chasses de Maximilien © Musée du Louvre

13. Les Chasses de Maximilien

Le département des Objets d’art possède lui aussi plusieurs salles spectaculaires, dont la salle des Chasses de Maximilien est l’une de mes préférées. La Tenture, composée de douze scènes de chasse, recouvre l’intégralité des murs. Des vitrines de céramiques occupent le centre de la salle. Les équipes du musée optimisent ainsi l’espace en présentant toute la richesse des collections d’arts décoratifs. Moins connues du publics, ses pièces sont souvent plus calmes que celles précédemment citées, idéales pour admirer les oeuvres dans de bonnes conditions.

La salle des Cariatides © Musée du Louvre
La salle des Cariatides © Musée du Louvre

14. La salle des Cariatides

La salle des Cariatides voit le jour sous le règne d’Henri II. Elle servait alors de salle de bal et de réception. Son nom vient des quatre cariatides soutenant la tribune des musiciens au dessus de leur tête. La pièce abrite désormais la collection de sculptures grecques. La majorité sont plus précisément des copies romaines d’après une oeuvre d’origine grecque. Parmi les chefs-d’oeuvre exposés, vous pouvez découvrir la Diane de Versailles ainsi que l’Hermaphrodite endormi.

Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre
Les fondations du Louvre médiéval © Musée du Louvre

15. Les fondations du Louvre médiéval

Nous finissons avec la partie la plus anciennement conservée du Musée du Louvre : ses fondations médiévales. Elles ont été découvertes lors de fouilles archéologiques dans les années 1980 et sont accessibles aux visiteurs depuis 1989. Elles introduisent le public à la très riche histoire du palais, dont la construction a été initiée par Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle. Une maquette permet de mieux appréhender ce à quoi ressemblait le monument au Moyen-Âge, bien avant sa métamorphose en musée.

Vue intérieure de la Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens, © Troian Leroy
Musée

Visite au Musée du Louvre-Lens

Le musée du Louvre-Lens a ouvert ses portes au public en décembre 2012. Située dans les Hauts-de-France, non loin de Lille et de la frontière belge, l’institution expose les œuvres du musée du Louvre. Peintures, sculptures ou encore objets d’art sont présentés à un public essentiellement local et familial. Découvrez dans cet article l’ensemble de ses espaces d’expositions. 

Tout commence le 29 novembre 2004, lorsque le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin annonce que la ville de Lens a été sélectionnée pour ouvrir une antenne régionale du musée du Louvre. Le projet est double : rendre les collections du musée plus accessible aux régions et re-dynamiser Lens, ancien bassin minier. Dès lors, un concours est ouvert afin de désigner les architectes en charge du futur musée. Ce sont Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, grands architectes japonais, qui remportent le concours. Ils présentent un projet qui dépasse le cadre d’une simple institution muséale. Le Louvre-Lens est associé à un parc de 20 hectares où se déploient la végétation et les activités destinées aux plus jeunes. Central pour le musée, le parc est quotidiennement entretenu par une équipe de jardiniers dont vous pouvez suivre les activités sur leur blog.

La Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens
La Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

La Galerie du Temps

La Galerie du Temps est un espace primordial au sein du musée. Longue de 120 mètres, elle accueille plus de 200 œuvres prêtées par le musée du Louvre, ainsi que quelques biens culturels provenant du musée du quai Branly – Jacques Chirac et du musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye. Des rotations annuelles permettent de varier régulièrement les œuvres et d’en présenter de nouvelles aux visiteurs. Tous les arts et civilisations y sont ainsi réunis : peintures, sculptures et objets d’art, provenant d’Europe, d’Amérique, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Océanie. L’exposition se veut avant tout encyclopédique et universelle.

La singularité de cette Galerie réside dans sa muséographie. Au sein d’un seul espace, les œuvres du monde entier se succèdent chronologiquement, permettant au visiteur de se lancer dans un voyage dans le temps. Les sculptures de l’Antiquité romaine sont ainsi confrontées à des objets rituels égyptiens.

Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens
La Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

En tout, ce sont 5000 ans d’art que le public découvre. Il commence sa visite au IVe millénaire avant notre ère, aux origines des civilisations antiques, de l’Orient ancien aux pharaons égyptiens en passant par la Grèce classique et l’Empire romain. Le voyage dans le temps se poursuit au fil des collections d’art du Moyen-Âge et de la Renaissance, mettant ainsi en exergue les productions islamiques, byzantines, italiennes ou encore françaises. Finalement, le visiteur conclut son parcours au cœur du XIXe siècle, à l’aube de la Révolution industrielle. La Galerie du temps offre un bref aperçu de l’histoire des civilisations. Il ne manque que les arts de l’Asie pour compléter ce panorama. 

Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens
La Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

La monochromie du mobilier scénographique contribue à mettre en valeur les collections exposées. De fait, le regard du public ne se concentre que sur les œuvres. Il n’y a également aucune délimitation claire entre les différentes foyers artistiques, ce qui facilite le dialogue entre eux. Le visiteur passe donc d’une civilisation à une autre en l’espace de quelques pas. 

Capture d'écran du site internet du Musée du Louvre-Lens
Capture d’écran du site internet du Musée du Louvre Lens

Si vous souhaitez découvrir les œuvres de la Galerie du temps depuis chez vous, il vous suffit de naviguer sur le site internet du musée. L’ensemble des collections exposées y sont documentées et accompagnées d’informations ludiques. 

Les expositions temporaires

Exposition Paysage au Musée du Louvre-Lens
L’exposition temporaire « Paysage : fenêtre sur la nature » au Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

Le musée du Louvre-Lens organise deux expositions temporaires par an : la première au printemps, et la seconde à l’automne. Les thèmes varient : l’Antiquité romaine, la peinture polonaise, ou encore Jean-François Champollion. La toute dernière, Paysage, fenêtre sur la nature (29 mars 2023 – le 24 juillet 2023), conçue par Vincent Pomarède, Marie Lavandier et Marie Gord, revenait sur l’art de dépeindre le monde de l’Antiquité à nos jours. Ce thème s’inscrit dans l’histoire même du musée, intimement lié aux paysages qui l’entourent. Les œuvres présentées, essentiellement des peintures européennes et des estampes japonaises, revenaient sur la relation complexe entre l’Homme et la nature.

Nuit de neige à Kambara, estampe du peintre japonais Utagawa Hiroshige, présentée dans l'exposition Paysage au Musée du Louvre-Lens
Nuit de neige à Kambara, estampe d’Utagawa Hiroshige, présentée au Musée du Louvre-Lens dans l’exposition temporaire « Paysage : fenêtre sur la nature » © Troian Leroy

Si le propos reste simple et accessible à tous les publics, la scénographie nous réserve davantage de surprises. Le décor haut en couleur nous donne le sentiment d’avancer au sein d’une forêt illuminée par un soleil couchant. Ce paysage est matérialisé par le mobilier scénographique. 

Plusieurs activités de médiation sont mises à disposition pour profiter de l’exposition : un carnet de dessins, un kit de voyage, un audioguide, un livret de visite et des visites guidées. Ils permettent de la découvrir de manière variée.

Les deux grandes qualités des expositions temporaires du musée du Louvre-Lens sont leur scénographie recherchée et spectaculaire, ainsi que la qualité des médiations proposées. L’institution offre une expérience unique à ses visiteurs, à la fois pédagogique et esthétique.

Les coulisses du musée

D’autres espaces d’expositions attendent les visiteurs. Le musée du Louvre-Lens propose notamment de découvrir l’envers du décor au sein de sa réserve visitable et de son atelier de restauration. C’est une manière d’emmener le public au sein des coulisses et de valoriser les métiers de régisseurs et de restaurateurs.

Réserve visitable du Musée du Louvre-Lens
La réserve visitable du Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

Ci-contre, il s’agit d’une réserve scénographiée conservant une partie des collections du musée du Louvre. Le public est invité à la découvrir à l’occasion de visite guidée. Il est ainsi introduit au monde de la régie des œuvres. Leurs missions sont fondamentales pour la préservation des œuvres. Ce sont notamment les régisseurs qui veillent à conserver de bonnes conditions climatiques et qui sont chargés de déplacer les œuvres.

À savoir : les réserves des musées ne ressemblent pas exactement à cette réserve scénographiée, prévue spécifiquement pour le public. L’objectif est avant tout de mettre en valeur le travail en réserve, essentiel pour le bon fonctionnement de toute institution culturelle.

La caisse de transport pendant la Seconde Guerre mondiale de la Joconde peint par Léonard de Vinci, conservée au Musée du Louvre-Lens
La caisse de transport de la Joconde durant la Seconde Guerre mondiale, conservée au Musée du Louvre-Lens © Troian Leroy

Au détour de la visite, vous pouvez découvrir un objet historique : la caisse dans laquelle la Joconde a été évacuée du Musée du Louvre lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle est mise en parallèle avec des caisses plus modernes, ce qui permet de constater l’évolution des caisses de transport des œuvres depuis le XXe siècle. 

L’atelier de restauration est lui aussi accessible sur visite guidée. Des professionnels de la restauration accueillent le public et présentent leur savoir-faire essentiel à la bonne préservation des biens culturels. 

Bibliographie :

Site du musée du Louvre-Lens : https://www.louvrelens.fr/

Site du musée du Louvre à Paris : https://www.louvre.fr/le-louvre-en-france-et-dans-le-monde/le-louvre-lens

Xavier Dectot, Jean-Luc Martinez, et Vincent Pomarède. Louvre Lens : le guide 2013. Editions Somogy, musée Louvre-Lens, 2012.

Juliette Guépratte. Louvre-Lens : architecture-paysage. Lienart éditions, musée du Louvre-Lens, 2023.

Marie Lavandier, Vincent Pomarède et Marie Gord. Paysage: fenêtre sur la nature. Lienart éditions, musée du Louvre Lens, 2023.